Depuis l’éclatement du scandale de corruption connu sous le nom de « Qatargate », les difficultés pour renvoyer les Marocains déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine se sont accrues.
L’Exécutif européen veut consolider la politique migratoire de l’Union européenne (UE), à travers les conclusions de deux communications présentées le 30 novembre dernier à Bruxelles.
Les communications publiées renforcent l’approche globale adoptée par l’Union à l’égard des migrations et proposent de nouvelles initiatives concrètes pour gérer les migrations. L’UE doit à cet égard coopérer avec les pays voisins, notamment les Etats africains, en veillant à adopter une approche commune en matière migratoire et à élaborer des politiques de développement offrant des opportunités attrayantes dans les pays d’origine tout en freinant les aspirations au départ.
Dans la première communication, l’Exécutif européen fait le point sur le travail accompli durant l’année en cours avec les Etats africains et les organisations régionales. Cette approche est limitée sur le plan géographique à l’Afrique car elle fait suite au mandat accordé à la Commission par le Conseil européen. Elle indique toutefois que ces mesures pourraient être transposées, le cas échéant, dans d’autres régions telles que l’Europe orientale, l’Amérique latine et l’Asie.
La communication propose des moyens pour intensifier le dialogue et la coopération avec l’Afrique concernant les différents aspects de la question migratoire, aussi bien légale et clandestine, le renforcement de la protection des réfugiés et une meilleure exploitation des liens entre la politique de migration et la politique de développement. D’autres propositions consistent àoffrir une assistance accrue aux pays africains pour mieux gérer les migrations, y compris en constituant des équipes de soutien qui apporteraient une expertise technique pour améliorer les capacités opérationnelles et administratives. La communication propose en outre de créer des portails européens sur la mobilité de l’emploi qui fourniront aux pays africains des informations sur les possibilités d’emploi en Europe.
D’autres actions devraient faciliter le rapprochement de l’offre et de la demande de main-d’oeuvre. La promotion de la formation professionnelle, de programmes de développement des compétences et de cours de langues permet aux migrants potentiels d’accroître leurs chances de trouver un emploi légal. Pour ce faire, des centres de migration spécifiques pourraient être créés dans les pays partenaires avec le concours financier de l’UE. De tels centres pourraient aussi contribuer à faciliter la gestion des travailleurs saisonniers, les échanges d’étudiants et de chercheurs et d’autres formes de circulation légale des personnes.
La Commission envisage aussi d’élaborer des programmes de mobilité. Ceux-ci constitueraient le cadre général pour la gestion des diverses formes de circulation légale entre l’UE et les pays tiers et regrouperaient les possibilités offertes par les Etats membres et par la Communauté européenne, tout en respectant scrupuleusement le partage des compétences prévu par le traité. Ces différentes actions seront négociées pays par pays.
L’Exécutif européen va également proposer la création d’un Institut euro-africain pour les transferts de fonds des émigrés. Les transferts de communautés d’émigrés dans le monde sont estimés à 300 milliards d’euros selon les chiffres de la Banque mondiale.
Dans la seconde communication, l’Exécutif européen fait le point des activités opérationnelles menées au soutien de la politique de migration de l’Union. Elle porte sur la gestion des frontières maritimes et le renforcement des capacités de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne.
Dans cette communication, l’Exécutif européen décrit un certain nombre d’outils pour améliorer la gestion européenne intégrée des frontières, notamment un réseau de patrouilles côtières, un système européen de surveillance et une assistance opérationnelle afin d’améliorer la capacité des Etats membres à gérer les flux mixtes de migrants clandestins. Enfin, la Commission propose la création d’une équipe d’experts provenant des administrations des Etats membres. Ceux-ci pourraient être rapidement déployés pour aider les Etats membres à procéder au premier examen des demandes d’asile, par exemple en assurant la traduction ou en apportant leurs connaissances du pays d’origine du demandeur d’asile.
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