Immobilier : Les attentes des professionnels pour une relance des activités

29 juin 2021 - 11h40 - Economie - Ecrit par : A.T

L’immobilier peine toujours à se relancer malgré la reprise progressive des activités économiques. Le secteur continue de subir les conséquences de la crise tant sur l’activité de la promotion immobilière que sur l’emploi. Pourtant, le Maroc connaît un déficit en logements. Les spécialistes dénoncent des goulots d’étranglement qui empêchent de répondre aux aspirations et aux demandes des populations.

Les demandes d’acquisition sont de retour, les prix à la location stagnent, les besoins des clients ont évolué, mais le flou persiste. C’est ce que relèvent des spécialistes du marché immobilier, contactés par Lavieeco

Selon eux, il existe toujours un climat d’attentisme et les acquéreurs ont besoin de visibilité. Les initiatives pour soutenir l’immobilier sont de plusieurs ordres et appellent à une volonté affichée du gouvernement.

Les promoteurs contactés soutiennent que rien n’est fait pour remettre le secteur sur les rails, si ce n’est la mesure de la réduction/annulation des droits d’enregistrement qui prendra fin au mois courant. Une mesure qu’ils saluent vivement puisque, selon eux, elle a permis de donner un souffle important à la dynamique d’acquisition.

« Si le gouvernement s’attelait à édicter des mesures fortes et concrètes, touchant directement l’acquéreur potentiel, le secteur aurait repris son dynamisme depuis un moment », estime un promoteur. L’on s’attend au retour à un calme plat, à partir du mois de juillet et ce, pour le reste de l’année au moins, souligne-t-il.

Selon les données, l’immobilier génère un million d’emplois dont une grande partie concerne une main-d’œuvre non qualifiée et généralement issue du monde rural. Il contribue à plus de 6 % du PIB et à 15 % au moins à l’ensemble de l’écosystème du bâtiment. De plus, 30 % de l’ensemble des crédits bancaires (280 milliards de dirhams) sont octroyés à l’activité immobilière.

Actuellement, le constat est tel que le déficit en logements est actuellement de 400 000 unités. Le programme de résorption des bidonvilles, qui a débuté en 2004, a permis le relogement de 270 000 foyers.

Afin de répondre à cette demande et de créer une dynamique économique, les spécialistes proposent une nouvelle réglementation urbanistique adaptée à la réalité du secteur. Tout ceci dans une large concertation avec les différents acteurs pour répondre aux aspirations des populations concernées par ces dispositifs en matière d’habitat, de cadre de vie, d’équipement, de transport, d’espaces verts et d’espaces de loisirs et de sports.

D’un tout autre côté, la complexité et les lourdeurs administratives avec de nombreux intervenants sont décriées par une grande majorité de professionnels depuis des décennies. Les retards engendrés nuisent à toute l’activité et génèrent des coûts estimés à plus de 5 milliards de DH annuellement. Un autre obstacle réside dans l’inexistence d’un code, d’un manuel ou d’un guide de construction, clairement établi qui puisse servir de référence et de base juridique aux instructions des dossiers.

A lire : Maroc : les promoteurs immobiliers espèrent profiter de l’été 2021

Par ailleurs, les professionnels décrient les taxes et droits générés et perçus par l’État lors d’une opération de construction et de vente d’un logement neuf et qui représentent 40 % HT de son prix. Toutes ces taxes sont supportées par l’acquéreur, qui est le consommateur final et dont le pouvoir d’achat est limité, lui rendant de plus en plus difficile l’accès à la propriété.

S’il y a une autre contrainte à régler, c’est bien la tarification des régies urbaines qui sont jugées opaques et exorbitantes. Cela, sans parler des équipements des réseaux d’eau potable, d’assainissement et d’électricité des nouvelles extensions urbaines, qui sont réalisés aux frais des opérateurs immobiliers et sont cédés gratuitement aux régies pour leurs mises en exploitation.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immobilier - Administratif - Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville - Déficit - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Maroc : le Covid-19 met à genoux l’immobilier

Déjà en difficulté, le secteur de l’immobilier s’est davantage fragilisé avec l’avènement de la crise sanitaire. Malgré la reprise des activités, le secteur a du mal à sortir la...

Maroc : le Covid-19, un risque majeur pour l’immobilier

Au Maroc, l’immobilier est l’un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire liée au coronavirus. Un secteur déjà confronté à une crise endogène. Zakia Medkor,...

Futur gouvernement au Maroc : les attentes des professionnels de l’immobilier

Les acteurs de l’immobilier et du BTP attendent le prochain gouvernement sur de nombreux chantiers, notamment la relance du programme des logements sociaux et la mise en œuvre...

Immobilier au Maroc : bilan global mitigé, tendance en hausse à Marrakech

Le marché global marocain de l’immobilier présente une courbe variable selon les villes au premier trimestre de l’année 2021. Avec une légère hausse des transactions, Marrakech...

Ces articles devraient vous intéresser :

Achat de logement au Maroc : les notaires baissent les prix

Les notaires vont accompagner et soutenir les citoyens à travers tout le Maroc, tout au long du processus d’octroi de l’aide directe au logement (2024-2028). Une convention a été signée dans ce sens.

Maroc : les MRE dopent le marché immobilier

Le programme d’aide directe au logement connait un gros succès auprès des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Quelque 21 % des demandes enregistrées sur la plateforme numérique « Daam Sakane » émanent des MRE qui représentent par ailleurs 23 % des...

Les MRE très attendus cet été pour booster l’immobilier

Les initiatives gouvernementales et le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la relance du marché de l’immobilier marocain.

Maroc : du changement pour les transactions immobilières

Au Maroc, des modifications ont été apportées à certaines dispositions du Code des droits réels, notamment l’article 4. Voici ce qui va changer pour les transactions immobilières.

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

Constructions illégales au Maroc : un guide pour les bonnes pratiques

La ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, du logement et de la politique de la ville, Fatima Zahra Mansouri, a fait part aux directeurs des agences urbaines des difficultés notées dans la mise en œuvre de la procédure de...

Crédits immobiliers : un scandale secoue une grande banque à Casablanca

Les services de contrôle interne d’un grand groupe bancaire basé à Casablanca ont découvert des irrégularités dans l’octroi de crédits immobiliers à certains clients. Des directeurs d’agences commerciales, responsables de la clientèle et analystes de...

Les dessous peu reluisants de la location saisonnière au Maroc

Quels sont les problèmes rencontrés par les propriétaires d’appartements destinés à la location temporaire durant l’été, notamment dans les zones touristiques dans le domaine du logement ? Selon les propriétaires, le bien loué est le principal sujet de...

Maroc : des promoteurs immobiliers sous haute surveillance

Le ministère de l’Intérieur dirigé par Abdelouafi Laftit mène une lutte contre l’évasion fiscale dans le secteur de l’immobilier. Dans son viseur, les promoteurs immobiliers qui ne paient pas la taxe sur les terrains non bâtis (TNB) et certains...

Maroc : l’afflux des MRE va booster le secteur immobilier cet été

L’arrivée au Maroc cet été des Marocains du monde dans le cadre de l’Opération Marhaba, va contribuer à booster le secteur de l’immobilier.