La plateforme américaine Airbnb interdit désormais toutes les caméras de surveillance à l’intérieur des logements mis en location. Cette nouvelle règle entrera en vigueur en avril dans tous les pays, y compris le Maroc.
« Nous vivons une récession moins forte que nos principaux concurrents. La capacité de résistance est encore intacte ». Le président de l’Observatoire national du tourisme, Kamal Bensouda, garde le moral. Il n’a pas tort. « On a atteint 8 millions de touristes en 2008 sans le plan Azur », fait remarquer un opérateur. Preuve en est que la destination reste des plus attractives.
Selon Kamal Bensouda, les arrivées sur le Maroc ont progressé de 4,4% au premier trimestre. En même temps, les nuitées, dans les hôtels classés, ont baissé de 7%.
Ce sont les MRE qui ont sauvé la mise avec 21%. Quant aux nuitées, elles étaient principalement réparties entre deux villes : Agadir (+10%) et Fès (+7%). Les autres villes reculent : Casablanca baisse de 4%. Mais c’est Marrakech qui a connu la plus forte baisse 12% par rapport à 2008.
Selon l’Observatoire du tourisme, plusieurs facteurs expliquent la baisse des nuitées à Marrakech. « La récession en est pour quelque chose mais elle n’explique pas tout », reconnaît son président.
La ville ocre est en train de changer de modèle. Elle vit ce qu’on appelle dans le jargon « un point d’inflexion ». Par ailleurs, Marrakech a produit beaucoup de lits au moment où la demande se rétractait. « La capacité litière a augmenté de 43% en 3 ans seulement », précise le président de l’Observatoire du tourisme. Mais en dépit du tassement de la demande, Marrakech reste une destination à la mode, mais excessivement chère. « Les prix ont sensiblement augmenté ces dernières années », fait-on remarquer. D’où des difficultés de commercialisation. « Il est impératif que le Maroc assouplisse ses tarifs s’il veut rester compétitif », met en garde Bensouda.
En même temps, la ville a vu se développer en si peu de temps des formes d’hébergement devenues structurantes. En l’occurrence des villas, des appartements, des ryads… Selon un sondage récent de l’Observatoire du tourisme : « 1 client sur 2 venu à l’aéroport de Marrakech-Ménara ne va pas à l’hôtel ». Les déperditions de nuitées, elles vont principalement chez l’habitant, les appartements, les familles, ryads, particuliers…
Ce sont ces arrivées-là qui échappent aux statistiques. Pour les répertorier, l’Observatoire passera dès l’année prochaine au système de télédéclaration.
Autre explication, mais qui est aussi valable pour les principales destinations, le recul des séjours packagés. En raison de la multiplicité de l’offre produit, le touriste fait désormais son shopping en composant son séjour selon son budget. Un nouveau mode de consommation qui consiste à acheter son séjour à la dernière minute et au prix le plus bas. L’explosion de la vente via Internet favorise l’émergence d’un nouveau marché.
Source : L’Economiste - A. R. & B. T.
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