La Direction Générale des Impôts en guerre contre les factures fictives

27 janvier 2021 - 23h00 - Economie - Ecrit par : J.K

La Direction Générale des Impôts (DGI) est en lutte ouverte contre les factures fictives. Pour mieux traquer les faussaires, elle peut désormais se passer de la Commission anti-fraude fiscale et saisir directement le procureur du Roi qui saisira à son tour, le juge d’instruction de la plainte de l’administration fiscale.

La DGI a pour ambition d’éradiquer le fléau des fausses factures. « Le fisc s’appuiera désormais sur un triptyque articulé autour des articles 146 (pièces justificatives de dépenses), 192 (sanctions pénales) et 231 (Procédure pour l’application des sanctions pénales aux infractions fiscales) du code général des impôts », pour la lutte contre les fausses factures, a écrit l’Économiste, soulignant que « ce fléau pèse 30 milliards de dirhams, dont 5 milliards de dirhams de TVA qui n’ont jamais été payés en amont par des structures fantômes ».

Il s’agit surtout des factures non déclarées aux services des impôts et s’accordant à des opérations n’ayant jamais existé. Pour mieux lutter contre ce phénomène, sa pénalisation a été décidée. Ainsi, le directeur général des impôts a désormais la possibilité de saisir directement le procureur du Roi, qui saisira à son tour le juge d’instruction de la plainte de l’administration fiscale. Dans le même sillage, une liste noire d’identifiants des fournisseurs défectueux en matière d’obligations fiscales sera mise en ligne sur le site de la DGI, et sera régulièrement mise à jour suite à un jugement ayant acquis la force de la chose jugée, après la procédure relative à la criminalisation de cette infraction fiscale, précise le journal.

Outre cette possibilité, il y a « l’assèchement des sources à l’origine de ces faux en sanctionnant l’émetteur, qui risque désormais la prison, et l’acheteur à travers le rejet de la déductibilité des factures non probantes ». Cette mesure prend en compte toute facture émise par un fournisseur qui ne respecte pas ses obligations déclaratives et de paiement d’impôts et n’exerçant aucune activité officielle. Par ailleurs, deux défaillances remarquées par l’administration fiscale suffiront pour rejeter la déduction des factures de complaisance en termes d’IR, d’IS et de TVA, souligne la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Direction générale des impôts (DGI)

Aller plus loin

Factures fictives : une infraction qui tombe désormais dans le délit de faux et d’usage de faux

L’émission de factures fictives sera désormais durement réprimée par la Direction générale des impôts (DGI). Le jeudi 12 novembre, un amendement a été proposé dans ce sens et...

La douane marocaine part en guerre contre les fausses factures turques

La forte augmentation des droits de douane sur les produits textiles turcs a poussé certaines entreprises au Maroc et en Turquie à sous-déclarer la valeur de leurs importations.

Maroc : des élus radiés pour non déclaration du patrimoine ?

Au total, 89 070 déclarations ont été déposées dans les différentes juridictions financières du Royaume. Ce qui signifie que des milliers de personnes n’ont pas encore effectué...

Le Maroc criminalise l’émission de fausses factures

Le Maroc renforce les moyens de lutte contre la fraude fiscale, notamment les factures fictives établies par des sociétés qui en font leur unique activité. Dans ce sens, le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Régularisation fiscale au Maroc : derniers jours avant les sanctions

La Direction Générale des Impôts (DGI) étend ses horaires d’ouverture pour faciliter la régularisation fiscale des contribuables avant la fin de l’année. Face à la demande croissante, les guichets de la DGI seront ouverts au public le samedi 28 et le...

Maroc : du changement en vue pour l’impôt sur le revenu

Au Parlement, Fouzi Lekjaa, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, a annoncé que le gouvernement d’Aziz Akhannouch prévoit d’engager une révision de l’impôt sur le revenu (IR) dans le prochain projet de loi...

Contribuables marocains : régularisez votre situation avant le 31 décembre 2024

La Direction générale des impôts (DGI) invite les contribuables concernés par la mesure relative à la régularisation volontaire de leur situation fiscale, réinstaurée par la Loi de Finances 2024 à régulariser leur situation au plus tard le 31 décembre...

Du changement pour le statut d’auto-entrepreneur au Maroc

Le statut d’auto-entrepreneur au Marocfait l’objet de débats au Parlement. En cause, l’équilibre fragile entre simplification administrative et lutte contre les dérives fiscales.

Immobilier au Maroc : des changements pour la cession des biens

Au Maroc, l’administration fiscale a changé les modalités de cession des biens immeubles, afin d’augmenter les rentrées des taxes locales, parent pauvre des recettes du Trésor.

Des médecins marocains sous haute surveillance

Des médecins marocains exerçant dans des cliniques privées sont soupçonnés d’évasion fiscale, notamment de ne pas déclarer une partie de leurs revenus.

Maroc : bientôt une taxe de 50 dirhams sur les cigarettes jetables

Mauvaise nouvelle pour les vapoteurs marocains ! Alors que le prix du tabac restera stable en 2025, le gouvernement prévoit de s’attaquer au porte-monnaie des adeptes de la cigarette électronique.

Marocains, n’oubliez pas de déclarer vos avoirs à l’étranger !

Franc succès pour l’opération de régularisation fiscale volontaire lancée récemment. Déjà près de 2 000 contribuables ont déclaré plus de 5,2 milliards de dirhams depuis le lancement de cette opération qui prend fin le 31 décembre.

Marocains, pensez à déclarer tous vos revenus avant la fin de l’année !

La direction générale des impôts lance un appel à l’endroit des contribuables (personnes physiques) qui ne déclarent pas tous leurs revenus, les invitant à régulariser leur situation fiscale dans les meilleurs délais.

Immobilier au Maroc : voici ce que rapportent les contrôles fiscaux

Les contrôles fiscaux effectués par la direction générale des impôts (DGI), sous l’égide du ministère de l’Économie et des Finances sur les promoteurs immobiliers au cours des trois dernières années (2020-2023) ont rapporté gros.