Le Maroc criminalise l’émission de fausses factures

14 mars 2022 - 17h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Le Maroc renforce les moyens de lutte contre la fraude fiscale, notamment les factures fictives établies par des sociétés qui en font leur unique activité. Dans ce sens, le législateur a réaménagé plusieurs articles du Code général des impôts.

Des soucis en perspective pour les sociétés qui délivrent des factures fictives. Le législateur a réaménagé l’article 192 du Code général des impôts. La nouveauté concerne l’application des sanctions pénales « lorsqu’une personne aide un contribuable à se soustraire à ses obligations fiscales dans le but de déductions ou de remboursements de façon indue », fait savoir l’Économiste. Il est également question de la criminalisation de l’émission de factures fictives. Dès la première infraction, les auteurs de la fraude se verront infliger des peines de prison dans un délai de cinq ans suivant la condamnation à une amende. Autre changement : la consultation préalable de la commission des fraudes n’est plus nécessaire. Désormais, le ministre des Finances ou l’administration fiscale peuvent déclencher « la procédure judiciaire en saisissant directement le procureur du roi », après réception des plaintes relatives aux factures fictives.

À lire : La Direction Générale des Impôts en guerre contre les factures fictives

Toujours en quête d’efficacité dans la lutte contre les factures fictives, le législateur a réaménagé l’article 146 du Code général des impôts en y intégrant deux dispositions. La première a trait au rejet de la « déductibilité d’une facture si les services des impôts constatent deux défaillances indissociables : lorsqu’elle est émise par un fournisseur qui ne dépose pas de déclarations fiscales et ne paie pas ses impôts ». La seconde est l’adoption du « name and shame ». Comprendre : la publication sur le portail de la DGI d’une liste des identifiants fiscaux des entreprises à jour après jugement définitif au pénal (article 231 du CGI). Cette disposition a été introduite par la loi de finances 2021.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Evasion fiscale - Fraude - Blanchiment d’argent

Aller plus loin

Maroc : une réforme fiscale pour mettre fin à la fraude

La loi relative à la réforme fiscale est entrée en vigueur au Maroc. Ce nouveau cadre légal va permettre aux pouvoirs publics de lutter efficacement contre l’évasion fiscale, et...

Maroc : le fisc aux trousses des influenceurs

Au Maroc, la Direction Générale des Impôts (DGI) a décidé de traquer les influenceurs marocains afin de lutter contre la fraude fiscale. Bon nombre de youtubeurs et...

La Direction Générale des Impôts en guerre contre les factures fictives

La Direction Générale des Impôts (DGI) est en lutte ouverte contre les factures fictives. Pour mieux traquer les faussaires, elle peut désormais se passer de la Commission...

Le Maroc met en œuvre une réforme fiscale en 2022

À compter de 2022, le Maroc va entamer une refonte de son système fiscal, qui lui permettra de mobiliser les ressources pour financer les politiques publiques et renforcer...

Ces articles devraient vous intéresser :

Immobilier au Maroc : voici ce que rapportent les contrôles fiscaux

Les contrôles fiscaux effectués par la direction générale des impôts (DGI), sous l’égide du ministère de l’Économie et des Finances sur les promoteurs immobiliers au cours des trois dernières années (2020-2023) ont rapporté gros.

Le Maroc s’attaque aux fraudeurs de la taxe sur les terrains non bâtis

Face aux dysfonctionnements relevés dans le recouvrement de la Taxe sur les terrains non bâtis (TNB) dans plusieurs communes, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a adressé une circulaire aux walis des régions et aux gouverneurs des provinces...

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).

Fraude fiscale au Maroc : les médecins et ingénieurs ciblés

La Direction générale des impôts (DGI) traque les médecins et ingénieurs fraudeurs. Ces derniers ont été soumis à des contrôles fiscaux, après que l’administration fiscale a relevé des écarts importants entre les revenus déclarés et les dépenses...

Maroc : la traque des avoirs cachés commence

L’administration fiscale marocaine va mener une opération de contrôle des avoirs dormant à domicile afin d’assurer une meilleure transparence financière et fiscale.

Données bancaires des MRE : Le Maroc négocie avec l’OCDE

Le Maroc est en pourparlers avec l’UE en vue d’une application harmonieuse du traité OCDE/G20 sur l’échange automatique des données bancaires à des fins fiscales.

Maroc : L’envers du décor du statut d’auto-entrepreneur

Quelques années après son adoption, la loi n° 114-13 du 19 février 2015 relative au statut de l’autoentrepreneur a montré ses limites. Seuls les chefs d’entreprise du royaume en tirent grand profit.

Maroc : du nouveau pour dotation pour voyage d’affaires

Au Maroc, la dotation pour voyage d’affaires passe de 60 à 100 000 dirhams, selon la version actualisée de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC) qui est entrée en vigueur le 2 janvier 2024.

Entreprises au Maroc : attention aux amendes salées !

Au Maroc, les sociétés ont l’obligation de déposer leur déclaration avant la fin du mois de mars. Les entreprises contrevenantes s’exposent à de lourdes amendes pouvant aller jusqu’à 125 000 dirhams.

Promoteurs immobiliers au Maroc : le fisc lance une opération coup de poing

La Direction générale des impôts (DGI) va lancer prochainement une vaste opération de contrôle et d’inspection visant les grandes entreprises et notamment les promoteurs immobiliers ayant eu recours à des pratiques frauduleuses pour bénéficier...