L’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi dit faire l’objet de milliers de menaces de mort depuis l’assassinat de Samuel Paty. On lui reproche d’"avoir demandé pardon devant le collège de Conflans" et appelé les musulmans à se ’réveiller’.
"Pour le simple fait d’avoir demandé pardon devant le collège de Conflans et condamné le criminel qui a pris ma religion en otage, j’ai reçu 12 000 commentaires haineux sur ma page Facebook. Menaces de mort, insultes, critiques… (...) Depuis l’assassinat de Samuel Paty, je vois se déverser un incroyable tsunami de haine contre moi sur les réseaux sociaux. Rendez-vous compte, j’écope de tout cela car j’ai simplement demandé aux musulmans de se ’réveiller’ et d’en finir avec le discours victimaire qui a ruiné la jeunesse".
Pour Chleghoumi, l’islamisme a "encore gagné du terrain" cinq ans après l’attentat du 13 novembre au Bataclan. Pire, "la terreur n’a jamais changé de camp". Aujourd’hui, ses prises de position contre l’islam radical font de lui "un monstre, l’ennemi numéro un". "Certains de mes amis qui ont des réseaux dans le monde musulman m’ont rapporté que j’étais sur toutes les lèvres, fait-il savoir. En Turquie, au Pakistan. Partout, je suis perçu comme le traître à abattre. J’ai déjà vécu des tensions en 2010 et en 2015, mais ce n’était encore rien comparé à ce qui m’arrive depuis la mort de Samuel Paty".
À cause de cette situation, M.Chalghoumi confie qu’il "ne réside pas plus de trois ou quatre jours au même endroit" et qu’il "porte un gilet pare-balles". "Dès que l’on me repère, je dois partir. Je n’ai pas le choix. J’ai même dû mettre ma maison en vente… À la mosquée de Drancy, je n’officie plus qu’une semaine sur deux lors de la prière du vendredi, pour ne pas mettre en danger les policiers qui m’accompagnent", ajoute-t-il.
"Il y a quelques années, des hommes ont cassé le nez de mon épouse sur un marché à Bobigny. Quant à ma fille, elle a pris 30 kilos depuis sa dernière persécution. C’est une réalité, beaucoup sont prêts à passer à l’acte. J’ai défendu la liberté de la France au prix de ma liberté individuelle. Aujourd’hui, je ne peux même plus marcher dans la rue, c’est un lourd tribut que je paie", déplore-t-il.
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