"La crise du coronavirus est l’espoir d’un renouveau spirituel"

5 avril 2020 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

"Les religions institutionnalisées, portées par leurs représentants officiels, devront sûrement, dans la période post-crise, revoir leurs copies", prévient l’islamologue Asma Lamrabet. La crise du coronavirus a remis en cause l’ordre des choses. Elle a installé la psychose, l’incertitude et l’effroi au sein de la communauté, soumise à un confinement dans l’espoir d’un renouveau spirituel.

Pour l’islamologue Asma Lamrabet qui exprime son opinion dans les colonnes de TelQuel, la crise du coronavirus est l’espoir d’un renouveau spirituel. C’est pourquoi elle est convaincue que cette crise nous dévoile une réalité longtemps reniée, à savoir celle du destin global et commun de notre humanité. Indépendamment de nos ancrages religieux, de nos convictions, de nos croyances ou non croyances, nous nous retrouvons soudain tous, en tant qu’humains, face à ce sentiment d’appartenance à une planète meurtrie par nos individualismes démesurés. "Croyants, mystiques, athées, agnostiques, nous nous retrouvons tous, chacun à sa manière, en train de prier, d’espérer, de se dévouer, de se solidariser, d’aider, d’aimer, de donner,…", fait observer Lamrabet. Et de relever que "l’heure est à la solidarité humaine, à la compassion, à l’abnégation et à l’empathie. Et cela, quelle que soit notre tradition religieuse ou autre, n’est autre que l’expression (re)naissante d’une spiritualité humaine encore à venir".

Pour Asma Lamrabet, "nous vivrons sûrement une renaissance de l’humain, cette fois-ci en harmonie avec son environnement naturel et en rupture avec les dogmes en tout genre". La spiritualité naissante ne sera pas une nouvelle religion, mais plutôt une remise en cause de l’approche de toutes nos traditions religieuses, mystiques, ou idéologiques sectaires. Les religions institutionnalisées devront sortir de leur ethnocentrisme frileux, de ces concepts dogmatiques abstraits et vides de sens de mécréance, insiste-t-elle.

Asma Lamrabet, qui est également essayiste, pense que les enseignements à tirer de cette crise seront certainement innombrables, douloureux, difficiles à mettre en pratique, pour déboucher sur un déclic spirituel. Une spiritualité intelligente, sereine, qui ne scindera pas l’humanité en croyants et mécréants, en privilégiés et indigents, en ceux qui ont tous les droits et ceux qui n’en ont aucun. Et ceci, en dépit des résistances à tous les niveaux.

Toutes les crises traversées par notre civilisation humaine, ont donné naissance par la suite au meilleur comme au pire. C’est fort de cela que, Asma Lamrabet invite les uns et les autres à la prière, pour que celle-ci soit celle du meilleur à venir.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Asma Lamrabet - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

À Thuré, le coronavirus bouscule les pratiques traditionnelles des musulmans soufis

À Thuré, les musulmans soufis peinent à danser et chanter l’amour de Dieu comme avant en raison de la pandémie de Covid-19. Ils promettent une « fièvre du samedi soir » une fois...

«  Le prophète de l’islam et les femmes de sa vie  », dernier livre d’Asma Lamrabet

«  Le prophète de l’islam et les femmes de sa vie  », c’est le titre du nouveau livre de l’essayiste et féministe Asma Lamrabet, directrice de la Chaire d’études sur le genre de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le ramadan commence le lundi 11 mars 2024 en France

C’est officiel : le mois de Ramadan débutera lundi 11 mars 2024 en France, a annoncé le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM). Cette date a été déterminée après observation scientifique et calcul astronomique.

Quand débute le ramadan au Maroc ?

En attendant l’annonce officielle par le ministère des Habous et des Affaires islamiques, Abdelhafid Bani, ingénieur et chercheur en astronomie, se prononce sur la date du début du mois de Ramadan 2025.

Le burkini banni dans plusieurs piscines au Maroc

Au Maroc, l’interdiction du port du burkini à la piscine de certains hôtels empêche les femmes musulmanes de profiter pleinement de leurs vacances d’été. La mesure est jugée discriminatoire et considérée comme une violation du droit des femmes de...

Islam en France : le coup de gueule de Malik Bentalha

L’humoriste Malik Bentalha a exprimé son inquiétude grandissante quant à la situation des musulmans en France.

La Youtubeuse marocaine "Mi Naima" au cœur d’un nouveau scandale

“Mi Naïma” fait à nouveau parler d’elle. La Youtubeuse marocaine, connue pour ses controverses, a récemment publié une vidéo dans laquelle on la voit lire certains versets du Coran de manière désinvolte. La vidéo a suscité la colère des internautes.

Sécurité des lieux de culte : la police marocaine dévoile des chiffres

Un total de 160 délits commis dans des lieux de culte, notamment les mosquées, les églises chrétiennes et les synagogues juives, ont été traités par la police marocaine au cours de l’année 2024, a indiqué dimanche le porte-parole de la Direction...

Officiel : l’Aïd Al-Adha aura lieu le lundi 17 juin au Maroc

Le 1ᵉʳ Dou Al Hijja de l’an 1445 de l’hégire correspondra au samedi 8 juin 2024 et l’Aïd Al-Adha sera célébré au Maroc le lundi 17 juin, a annoncé vendredi soir le ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

L’Aïd al-Adha annulé au Maroc : réponse ferme d’un érudit marocain

Face aux critiques des observateurs extérieurs opposés à l’annulation l’Aïd al-Adha au Maroc, Cheikh Mustapha Benhamza, membre du Conseil supérieur des oulémas du royaume, apporte des éclaircissements.

Zakat Al Fitr : voici le montant à payer en France

Le Conseil Français du culte Musulman (CFCM) vient d’annoncer la date du début du ramadan en France, qui commence le 10 mars 2024. Il vient également de donner le montant de la Zakat Al Fitr que devront payer les musulmans en France.