Ils ont tout perdu : maison, emploi… ils n’ont plus rien à manger et personne ne veut leur offrir de travail. Pourquoi ? Parce qu’il semblerait qu’une fraise récoltée par des Marocains n’aurait pas la même saveur que si elle était cueillie par des têtes blondes. " Nous n’avons pas de travail, nous ne trouvons pas quoi manger et nous refusons de voler " se lamente un jeune Casablancais de 24 ans. "Les entrepreneurs nous disent seulement qu’ils ne veulent pas de Marocains cette année ", rajoute-t-il.
Du jour au lendemain, ces 5000 travailleurs marocains se sont retrouvés errant dans les rues de Huelva, faisant la quête et en quête d’un travail. Ils attendent. Ils attendent la fin de la campagne et le retour peu probable de leurs nouveaux concurrents - ils sont au nombre de 6.700 d’origines roumaine et polonaise - qui ont sur eux un double avantage : avoir trouvé d’abord le terrain déblayé - les gros travaux sont l’œuvre de nos travailleurs- et ensuite avoir le faciès de l’emploi.
Le porte-parole de "Huelga Acoge", Decio Machado l’a d’ailleurs confirmé. Pour lui, il est clair que cette décision gouvernementale a été longuement méditée, voire préméditée. D’abord, qu’est ce qui justifierait la présence de ces 6.700 Européens alors que les 5000 marocains présents étaient déjà en surnombre par rapport à la demande.
Ensuite, la détérioration des relations avec notre pays n’a fait que précipiter, voire conforter le gouvernement dans sa prise de décisions. Le résultat est là : des travailleurs en sureffectif récoltent la fraise. Tandis que d’autres, à cause de leur fraise, n’ont pas pu trouver d’emploi. C’est un fait mais c’est ainsi.
Source : l’independant