Espagne : une coalition qui tourne le dos au Polisario

26 octobre 2023 - 20h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Pedro Sanchez (PSOE) et Yolanda Diaz (Sumar) ont signé mardi un accord en vue de la constitution d’un gouvernement de coalition. Le texte ne fait pas mention de la politique espagnole envers le Maroc, et principalement de la question du Sahara.

Pedro Sanchez et Yolanda Diaz ont évité le sujet pour ne pas contrarier les autorités marocaines, croit savoir El Confidencial, précisant que cet accord entre Sanchez et Diaz vise à approfondir les politiques déployées par l’actuel gouvernement de coalition. « La nouvelle coalition va durcir l’impôt sur les sociétés afin de récolter 10 milliards d’euros. Elle y parviendra en faisant payer aux entreprises un taux effectif de 15 % sur le résultat comptable. C’est-à-dire sur le bénéfice qu’elles perçoivent, et non sur le bénéfice qu’elles déclarent percevoir », a annoncé Diaz lors de la conférence de presse conjointe avec Sanchez après la signature de l’accord.

À lire : A cause du Sahara, la coalition gouvernementale en Espagne risque d’exploser

Le document aborde de long en large la politique de l’emploi qu’entend mettre en œuvre le gouvernement au cours des prochaines années, ainsi qu’une réforme fiscale, l’approbation d’un nouveau système de financement et un renforcement de la santé publique. L’accord prévoit aussi la réduction du temps de travail à 37,5 heures par semaine « sans réduire les salaires », une réforme chère à Díaz, de même que de nouvelles mesures pour « réglementer les licenciements ». Les deux parties ont également convenu de revoir à la hausse les objectifs de la loi sur le changement climatique et de « garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants de deux ans d’ici la fin de la législature ».

À lire : Sahara : Podemos exprime son « désaccord » avec le parti socialiste espagnol

Toutefois, les deux responsables n’ont pas évoqué les accords qui doivent être conclus pour permettre à Sanchez de conserver son poste à la Moncloa. Le PSOE et Sumar disposent de 152 sièges (121 du PSOE et 31 de Sumar), et il leur faut au moins vingt sièges supplémentaires pour assurer l’investiture du leader socialiste avec un minimum de 171 sièges exigés. Pour atteindre cet objectif, il leur faudra encore négocier avec Podemos (5 sièges) et tenter de convaincre le PP, Vox et Unión del Pueblo Navarro. Dans sa dynamique de ralliement, le PSOE explore toutes les possibilités et vise un gouvernement de coalition de grande envergure.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Polisario - Sahara Marocain

Aller plus loin

Après l’avoir traité de « dictature », Yolanda Diaz « remercie » le Maroc à l’ONU

Après avoir affirmé dimanche que le Maroc est une « dictature », Yolanda Diaz, la deuxième vice-présidente du gouvernement et ministre du Travail espagnol, a tenté mardi de se...

Sahara : Podemos exprime son « désaccord » avec le parti socialiste espagnol

Podemos a de nouveau exprimé lundi « l’important désaccord » qu’il a avec le parti socialiste (PSOE), son partenaire au sein de la coalition gouvernementale, sur la question du...

Sahara : le président du Parti populaire promet de faire volte-face

Le président du Parti populaire (PP), Alberto Núñez Feijóo, a rencontré le Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, à Rotterdam aux Pays-Bas, en marge du Congrès du Parti...

A cause du Sahara, la coalition gouvernementale en Espagne risque d’exploser

Malgré son désaccord avec Pedro Sanchez sur le changement de position sur le Sahara, Podemos ne quittera pas le gouvernement de coalition, a assuré son porte-parole, Pablo...

Ces articles devraient vous intéresser :

Sahara : Staffan de Mistura propose la partition entre le Maroc et le Polisario

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, se heurte à un mur. Sa proposition de partition du territoire, présentée lors d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, n’a reçu aucun soutien de la part du Maroc ni du...

Le Front Polisario réagit au discours du roi Mohammed VI

Le Front Polisario a vivement réagi, jeudi, au discours du roi Mohammed VI au sujet du Sahara. Le roi du Maroc avait affirmé que le référendum d’autodétermination pour ce territoire restait une option « inapplicable ». En réponse, le Front Polisario...

Un club algérien risque de boycotter un match au Maroc

Alors que le tirage au sort des quarts de finale de la Coupe de la Confédération africaine (CAF) est imminent, l’Union Sportive de la Médina d’Alger redoute qu’un nouveau différend l’oppose au club marocain Renaissance de Berkane à cause du maillot des...

Le Polisario se plaint du Maroc auprès de l’ONU

Un groupe proche du Polisario affirme que des Forces royales air ont ciblé ses chameaux et son bétail dans les zones sahariennes et tient la MINURSO responsable de toute escalade qui pourrait en découler.

Attaque marocaine de drone : Le Polisario décrète trois jours de deuil

Le chef du Polisario, Brahim Ghali, vient de décréter trois jours de deuil, après le décès vendredi d’un haut responsable militaire et trois miliciens dans une attaque marocaine.

Quatre dirigeants du Polisario tués par un drone marocain

Au moins quatre dirigeants du front du Polisario ont été tués par un drone des Forces armées royales (FAR) dans la zone tampon.

Des joueurs marocains « pris en otage » en Algérie

Alors qu’ils sont arrivés en Algérie dans le cadre du match aller des demi-finales de la Coupe de la Confédération de la CAF, les joueurs et le staff de la Renaissance sportive de Berkane ont été « pris en otage » en raison du maillot contenant une...

Aucune capacité militaire pour le Polisario

Alexander Ivanko, Chef de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a affirmé dans un rapport que le Polisario n’est pas disposé à aller vers un cessez-le-feu avec le Maroc et n’a pas les capacités...

Le Polisario s’en prend à nouveau au Maroc

Le Polisario, protégé de l’Algérie, accuse le Maroc de faire obstacle à la « décolonisation » du Sahara occidental et la communauté internationale d’inaction.

Maroc : un défenseur des droits humains traîné en justice pour ses propos sur le Sahara

Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), était devant le tribunal de première instance de Rabat mercredi, accusé d’« atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume et à la sécurité publique ». Son procès a été reporté...