Jorge Fernández Díaz, ministre espagnol de l’Intérieur, s’est rendu au Maroc mercredi dernier, sans que le gouvernement marocain n’en soit informé. Accompagné de hauts sécuritaires, la venue du responsable espagnol est très critiquée dans le nord du Maroc.
Le quotidien Al Itihad Al Ichtiraki, informé de la visite du ministre espagnol, aurait à son tour averti le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, étonné d’apprendre que le ministre espagnol se trouvait en territoire marocain.
Le responsable espagnol s’est rendu dans les régions de Nador, d’Al Hoceïma, de Bni Bouâyach et de Tanger, où il a visité des projets en cours de réalisation, lancés par le Roi Mohammed VI.
Lors d’une visite sur le site de la bataille d’Anoual près d’Al Hoceïma, où plus de 25.000 soldats espagnols ont été tués par les hommes d’Abdelkrim El Khatabi, Jorge Fernández Díaz a déclaré que la mort de ses compatriotes était inacceptable. L’homme n’a toutefois pas fait allusion aux centaines de milliers de victimes des raids menés par l’Espagne dans le Rif, ni à l’utilisation d’armes chimiques contre les Marocains.
Le ministre espagnol s’est par la suite recueilli sur les tombes des victimes espagnoles de la bataille d’Anoual à Melilla, après quoi il a déclaré que les îles Canaries et leurs environs, sont des territoires espagnols.
L’affront est jugé inacceptable par le ministre des Affaires étrangères Saâdedine El Othmani, qui a convoqué l’ambassadeur d’Espagne au Maroc jeudi, et condamné l’action "unilatérale", de Jorge Fernández Díaz.