La montée en puissance du marché du halal en France, a obligé les professionnels à changer leur mode d’abattage, afin de répondre à la demande des musulmans. Le constat soulève un tollé d’indignation au sein des associations de défense des animaux et de consommateurs.
Cité par le quotidien Le Monde, Jean-Baptiste Gallo, vice-président de la Maison de l’élevage d’Ile-de-France, affirme que mis à part l’abattoir de Meaux, "ce sont tous des micro-abattoirs qui ne représentent pas plus de 1 à 2% de la consommation de viande en Ile-de-France. La fourniture de viande est principalement assurée par le marché de Rungis et par des apports extérieurs".
D’après un reportage d’Envoyé Spécial intitulé "La viande dans tous ses états", l’abatage halal ne respecterait pas les règles d’hygiène, et présenterait même "un risque bactériologique", d’après Jean-Baptiste Gallo.
Pour défendre la méthode d’abattage traditionnel, les associations de défense des animaux, s’appuient sur un rapport de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture, selon lequel l’étourdissement électrique des animaux ne provoque pas d’arrêt cardiaque, et est donc conforme à l’abattage halal.
Tiraillé entre calculs politiques et ambitions commerciales, le marché du halal a tout de même réalisé un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros en France en 2010. L’année dernière, pour le seul mois de Ramadan, le marché du halal dans l’Hexagone aurait rapporté pas moins de 400 millions d’euros.
Nicolas Sarkozy a indiqué mardi matin à Rungis, en réponse aux déclarations de Marine Le Pen, que la polémique sur la viande halal n’avait pas lieu d’être puisque sur les 200.000 tonnes de viandes consommées en Ile-de-France, seuls 2% est halal.