
Les avocats produits au Maroc sont très prisés en Europe en raison de plusieurs avantages concurrentiels. Mais le royaume a désormais un redoutable concurrent.
L’union européenne (UE) est première de la classe dès qu’il s’agit du Maroc. Premier donneur d’aide, premier acheteur et premier client, elle aura déboursé en 2006 pas moins de 265 millions d’euros (2,9 milliards de DH), soit 30% des fonds Meda et accordé des prêts de 290 millions d’euros (3,2 milliards de DH).
Elle est aussi le premier investisseur privé et public du Royaume, après l’Etat. Les fonds européens et bilatéraux confondus représenteraient 80% des montants reçus par le pays. « Un engagement très robuste, qui place le Maroc dans une position privilégiée », déclare Gottfried Haas, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne dans une rencontre avec la presse jeudi 18 janvier à Casablanca. L’ouverture de la présidence du Conseil de l’UE par l’Allemagne ce mois-ci est, encore une fois, l’occasion pour l’Union de communiquer autour de cette institution « très peu connue des Marocains ». « La voix de l’UE n’est pas assez entendue ici, nous pouvons mieux faire », dira Gottfried.
L’Europe, plus décidée que jamais à renforcer ses liens avec les pays partenaires, compte renforcer l’Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) qui devrait à terme remplacer le programme Meda. L’IEVP sera d’ailleurs mieux doté que ce dernier. Le Maroc devra bénéficier d’une augmentation de 30% des budgets accordés par l’Europe. Cependant, la politique de bon voisinage n’annule ni ne remplace les programmes déjà engagés, certains dépendant de Meda devront se poursuivre jusqu’en 2010.
L’Allemagne, qui a associé le Portugal et la Slovénie, prochaines présidences européennes, à son programme, envisage une stratégie commune à moyen terme. Premier défi : la Constitution européenne. L’Europe est cinquantenaire, depuis le traité de Rome de 1957, elle compte aujourd’hui 27 Etats membres et n’a toujours pas de Constitution. Le refus de la France et des Pays-Bas aura engendré une crise sérieuse au sein de l’institution. Une feuille de route devra relancer le processus constitutionnel et reconquérir les réfractaires. Autre dossier brûlant, celui de l’énergie, la sécurité d’approvisionnement ayant été remise en cause par la Russie. Enfin, la gestion des flux migratoires. Une problématique où le Maroc se retrouve en première ligne de par sa situation géographique. Sur ce point, la position de l’UE reste constante : contrôle des frontières renforcé et aide aux pays d’origine.
L’Economiste - A. B.
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