Transport : Le détail des amendements

25 juin 2007 - 02h13 - Maroc - Ecrit par : L.A

A quelque chose malheur est bon ! Il aura fallu des grèves, une mise à mal de l’économie nationale et beaucoup de dégât pour que le gouvernement se rende compte de la situation désastreuse des professionnels des transports. En effet, l’Etat est décidé à dépoussiérer un dossier lourd, opaque, plombé par des lobbys puissants, des situations de rente historiques et de monopole via des coopératives.

Bras de fer, incompréhension, négociations… le feuilleton dure depuis mars dernier, et de l’avis de tous, l’épilogue semble proche. Alors que nombre de professionnels, y compris au sein du Parlement, étaient prêt à enterrer définitivement le projet de loi de Ghellab. Enième réunion, mercredi dernier, à la Primature en présence d’une grande partie de l’équipe Jettou. Plus de 240 propositions d’amendement y ont été décortiquées. Promesse du gouvernement de satisfaire plusieurs revendications. D’abord, celles concernant les amendements directs du projet de loi 52-05. Les amendes transactionnelles forfaitaires sont revues à la baisse. Selon la première mouture, elles étaient de 1.500 DH pour les particuliers et de 3.000 DH pour les professionnels : rééquilibrage avec un principe d’égalité pour tous les conducteurs à 900 DH. Les infractions courantes seront pénalisées à 400, 600 et 900 DH au lieu d’une fourchette de 750 à 3.000 DH. Les délais de paiement sont allongés : 10 jours au lieu des 2 prévus auparavant.

Le principe du permis à points est maintenu mais avec la possibilité, pour les conducteurs non récidivistes, de récupérer les bonus. Par ailleurs, les conditions aggravantes d’accident corporel, entraînant une peine d’emprisonnement, seront dûment notifiées dans le Code. Une manière d’éviter la subjectivité du contrôleur. Autre mesure limitant les risques d’abus, la préparation d’un guide du contrôle routier. Les droits et devoirs des conducteurs y seront clairement expliqués. Autre objet des négociations avec les transporteurs routiers : la charge qui sera portée à 14 tonnes au lieu des 8 actuellement permises. Le Fonds d’aide pour la rénovation du parc sera porté à 170 millions de DH annuels, soit 50 millions de plus. Autant pour les taxis (50 millions), pour un programme de renouvellement du parc également. Des fonds mobilisés, cette fois-ci, par l’Interieur.

Une « charte » sociale

Le volet social, c’est aussi du poids lourd ! Bonne nouvelle, les mesures visant à améliorer les conditions de vie des chauffeurs, maintes fois promises par Jettou, commencent à se matérialiser. A y regarder de près, la situation est très précaire. Surprise de taille, le gouvernement « découvre que les chauffeurs de taxi ne sont pas assurés ! », confie notre source. En effet, seuls les passagers le sont auprès de la Compagnie d’assurance transport (CAT), qui détient le monopole.

L’accès au logement, à la santé, la retraite, aux crédits… les produits sociaux, concoctés par le gouvernement pour les artisans feront l’affaire. Les professionnels sont aussi vivement encouragés à se mettre en coopérative pour l’acquisition de lots de terrain à lotir dans les villes nouvelles. Ceux-ci n’auront d’ailleurs pas à payer les différentes avances exigées pour le logement social. Avec en prime un guichet unique, au niveau des délégations du transport et des wilayas, qui devraient concentrer toutes les demandes.

L’Economiste - A. B.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Automobile - Karim Ghellab - Lois - Transports

Ces articles devraient vous intéresser :

Une voiture 100 % marocaine pour concurrencer Tesla Model Y et Mercedes EQA

La start-up marocaine Atlas E-Mobility a récemment annoncé ses plans pour le futur : la création d’une voiture électrique, dont le nom reste encore mystérieux. Ce véhicule, promettant simplicité et fonctionnalité, va s’inspirer de l’esthétique...

Le Maroc construira 1000 km d’autoroutes d’ici 2030

Le Maroc veut saisir l’occasion de l’organisation de la coupe du monde 2030 pour moderniser le secteur des transports dans son ensemble, notamment les autoroutes.

Dacia, leader du marché automobile marocain, Renault et Hyundai en embuscade

Le marché automobile marocain a connu un début d’année 2024 en demi-teinte, avec une croissance encourageante en janvier suivie d’une baisse inattendue en février.

La production de voitures électriques «  assèche  » le Maroc

La production des métaux nécessaires à la fabrication des batteries ou moteurs des voitures électriques exige beaucoup d’eau. Une ressource qui se raréfie de jour en jour dans des pays comme le Maroc, déjà frappé par une sécheresse sévère.

Maroc : Les VTC, un nouveau cauchemar pour les taxis ?

Les applications de VTC (Voiture de Transport avec Chauffeur) comme InDrive ou Yassir gagnent en popularité au Maroc, mais leur statut juridique reste flou. Des voix s’élèvent au sein de l’opposition parlementaire et de la société civile pour réclamer...

Maroc : record des exportations automobiles

L’industrie automobile marocaine atteint un record jamais réalisé à l’export. À fin septembre dernier, les exportations se sont établies à 77,68 milliards de dirhams, soit leur plus haut niveau durant la même période des cinq dernières années.

Au Maroc, les voitures de luxe ne connaissent pas la crise

Les ventes de voitures neuves de luxe au Maroc ont enregistré une hausse de 15 % l’année dernière, malgré l’impact du marché par une baisse de la demande due à l’inflation, à l’augmentation des coûts de financement et à la hausse des prix de...

Le Maroc, nouvel eldorado des batteries de voiture électrique ?

Le Maroc se donne les moyens pour devenir le prochain hub pour la batterie électrique. Il mise également sur l’expertise de Rachid Yazami, le scientifique marocain qui a inventé l’anode graphite pour les batteries lithium-ion.

Maroc : de bonnes perspectives pour le marché de l’occasion

Le projet de loi de finances (PLF) 2023 annonce une hausse de 33,36 % des recettes de droits de mutation (biens immobiliers, automobiles, etc.). Les perspectives semblent prometteuses pour le marché de l’occasion.

De nouveaux avions pour Royal Air Maroc

Royal Air Maroc (RAM) a officiellement lancé un appel d’offres pour l’acquisition de 200 nouveaux avions. Cet investissement colossal vise à quadrupler la flotte de RAM d’ici une décennie, en vue de propulser la compagnie marocaine vers de nouvelles...