Selon l’avis du CESE, la hausse des transferts des MRE ces dernières années serait due à plusieurs facteurs, dont l’intensification de la solidarité familiale en raison de la crise sanitaire, l’amélioration des taux officiels de change, la réorientation des transferts vers des circuits formels, ou la réduction relative des coûts de transfert, de 6,82 % au quatrième trimestre de 2019 à 6,04 % à la même période de 2021.
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42,3 % des MRE opèrent des transferts de fonds à des parents, des conjoints et de la famille, et plus de 80 % des MRE, âgés de plus de 60 ans, effectuent plusieurs transferts par an, indique l’institution présidée par Ahmed Réda Chami, précisant que la France, l’Italie et l’Espagne, pays à forte communauté marocaine, totalisent 57 % des transferts. Les régions marocaines ayant le plus bénéficié des transferts des MRE sont l’Oriental (25 %), Casablanca-Settat (17 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (13 %) et Béni Mellal-Khénifra (11 %), ajoute l’avis.
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Ces transferts de fonds des MRE permettent généralement à leurs familles d’« améliorer leur accès aux biens de consommation de première nécessité, le logement, l’eau et l’électricité », détaille le CESE, soulignant que ces transferts contribuent aussi à « l’amélioration de la scolarisation ou l’accès aux soins », à la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales. Mais relève le CESE, seulement « 1,3 % des transferts seraient destinés à l’investissement et cette portion marginale semblerait, de plus, se destiner en grande partie au secteur de l’immobilier (40,7 %) ».
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Un taux d’investissement assez faible des MRE par rapport à celui des expatriés d’autres pays africains comme le Nigéria (45 %), le Kenya (35 %) ou le Sénégal (5 %). « L’exploration des causes de la faiblesse du taux d’investissement des MRE dans leur pays d’origine appelle des études approfondies pour savoir si, où, et dans quelles proportions la population en question au Maroc investit ailleurs qu’au Maroc », conclut le CESE qui recommande d’« ouvrir activement le Fonds Mohammed VI pour l’investissement aux apports des MRE et /ou mettre en place un fonds d’investissement dédié aux MDM ».