Les transferts des Marocains du monde se maintiennent malgré la crise

7 octobre 2020 - 12h40 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

En pleine crise liée à la pandémie du Covid-19, les transferts des Marocains Résidents à l’étranger n’ont connu qu’une baisse de 3%. Mais dès le mois de juillet, les envois MRE ont affiché des hausses surprises.

L’augmentation des transferts MRE est surprenante pour deux raisons. D’abord, elle se base sur deux principaux facteurs structurels dont la croissance économique mondiale. Ensuite, elle suit l’évolution de la population des MRE. Mais ces deux facteurs n’expliquent pas l’augmentation des transferts des Marocains résidents à l’étranger. Ce cas de figure débouche alors sur plusieurs hypothèses.

Les baisses connues par les envois de la diaspora marocaine entre mars et mai, pourraient s’expliquer par les comportements spéculatifs des banques étrangères contre le dirham. L’Économiste et spécialiste de politique de change, Omar Bakkou, explique que les banques qui disposent des comptes en dirhams convertibles peuvent ne pas transférer les devises collectées auprès des MRE, en utilisant le dirham à leur disposition. Ce qui justifie une dépréciation du dirham face à l’euro. Ils procèdent ainsi à la cession de ces devises au mois de juin.

A cela s’ajoute la solidarité sans faille que manifestent les MRE, à l’égard de leurs familles au Maroc notamment dans le monde rural et pendant la sécheresse. Ainsi, l’évolution observée en pleine crise par les transferts des MRE rassure Bank Al-Maghrib. Au regard de tout cela, il faut envisager ainsi une baisse des envois des MRE limitée à 5% en 2020 avant la reprise de 2,4% à 63 milliards de DH en 2021.

M.Bakkou note sur ce point l’objectivité de la banque centrale du Maroc qui repose sur la résilience constatée dans le passé des transferts des MRE et les perspectives d’évolution de l’économie mondiale. Il aborde également les déterminants macroéconomiques et micro-économiques des transferts des MRE en citant l’évolution de l’effectif de la communauté marocaine établie à l’étranger, la conjoncture économique mondiale, la bancarisation des MRE et le coût des transferts, qui constituent des facteurs importants pour drainer les transferts de fonds.

Il faut noter que le Maroc figure parmi les pays qui bénéficient le plus des transferts de la diaspora. Ce qui s’explique par l’importance de la communauté marocaine établie à l’étranger, la proximité géographique entre le Maroc et les principaux pays d’accueil, de même que les politiques mises en place par les autorités et qui facilite le renforcement de l’attachement des Marocains du monde à leurs pays d’origine, fait observer La Map.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Transferts des MRE - Bank Al-Maghrib (BAM) - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Les transferts des MRE résistent à la crise

Les transferts d’argent des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le Maroc ont résisté au vent du Covid-19 et ses conséquences. À fin novembre 2020, les envois de fonds...

Les raisons de la résistance des transferts des MRE à la crise sanitaire

Les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont connu une baisse de 3% à fin juillet en dépit de la crise sanitaire liée au coronavirus. En voici les raisons.

Les transferts des MRE ne connaissent pas la crise

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger ont progressé de 2,2% à fin septembre pour un montant évalué à près de 50 milliards, selon l’Office de changes.

Les investissements directs des Marocains à l’étranger en hausse

Le flux des investissements directs des Marocains à l’étranger (IDME) a connu une hausse en 2019, selon les données publiées Bank-Al-Maghrib (BAM).

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Europe veut bloquer les transferts des MRE

L’Union européenne veut mettre fin au transfert de fonds des Marocains résidant en Europe vers leur pays d’origine via les banques marocaines présentes sur le continent.

L’Europe cherche à bloquer les transferts des MRE

Face à la hausse continue des transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) vers le Maroc, l’Union européenne s’apprête à prendre une directive pour réduire ces transferts via les banques marocaines implantées en Europe.

Le dirham baisse face à l’euro

La devise marocaine s’est dépréciée de 0,2 % aussi bien vis-à-vis de l’euro que du dollar américain durant la période du 30 janvier au 05 février 2025, selon Bank Al-Maghrib.

Le dirham marocain prend de la valeur face à l’euro

Le dirham marocain s’est apprécié de 0,26 % face à l’euro et de 0,85 % vis-à-vis du dollar américain durant la semaine du 19 au 25 septembre, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Le dirham marocain prend de la valeur par rapport à l’euro

Le dirham marocain s’est apprécié de 0,14% face à l’euro et s’est déprécié de 0,75% vis-à-vis du dollar américain durant la semaine allant du 18 au 24 juillet, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Le dirham baisse face à l’euro

Le dirham marocain est resté quasi-stable face au dollar américain et s’est déprécié de 0,91 % vis-à-vis de l’euro entre le 15 et le 21 février 2024, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Le dirham chute par rapport à l’euro

Le dirham marocain s’est déprécié de 0,46 % vis-à-vis de l’euro et est resté quasi stable face au dollar américain durant la semaine du 18 au 24 avril 2024, selon Bank Al-Maghrib (BAM).

Immobilier au Maroc : baisse des prix

Au deuxième trimestre de cette année, le secteur immobilier au Maroc montre des signes d’essoufflement, avec une forte baisse des transactions.

Les transferts des MRE battent un nouveau record

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 9,45 milliards de dirhams à fin janvier 2025, en légère hausse de 0,5 % sur une année, selon les données de l’Office des changes.

Le dirham recule face à l’euro

La devise marocaine s’est dépréciée de 0,21% vis-à-vis de l’euro, et est restée quasi-stable face au dollar américain durant la période du 19 au 25 octobre, selon Bank Al-Maghrib (BAM).