Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) figurent parmi les 8 500 bénéficiaires du nouveau programme d’aide au logement lancé par le roi Mohammed VI en octobre dernier.
Les responsables marocains ont annoncé une hausse significative des sommes que les expatriés marocains envoient au pays. Des mesures gouvernementales sont en place pour inciter les MRE, les Marocains Résidant à l’Etranger, à augmenter leurs investissements au Maroc, et répondre aux préoccupations concernant la bureaucratie et la corruption.
Les quelque 5,7 milliards de dollars envoyés par les expatriés marocains en 2007 placent le Maroc en deuxième place, derrière l’Egypte, sur la liste publiée récemment par la Banque Mondiale des dix principaux pays de la MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) bénéficiaires des transferts. Avec 2,9 milliards de dollars, l’Algérie se classe en cinquième position.
Les sommes transférées par les Marocains résidant à l’étranger sont en augmentation depuis plusieurs années. Elles totalisent déjà 25,8 milliards de dirhams pour les six premiers mois de 2008.
Selon le Centre Marocain de Conjoncture Economique, "les transferts financiers effectués par les Marocains résidant à l’étranger représentent un enjeu important pour l’économie marocaine, non seulement en tant que soutien au revenu des ménages, mais aussi et surtout en tant qu’apport supplémentaire en épargne et ressource essentielle en devises."
Les autorités marocaines, déjà ravies des avantages liés à ces transferts, devraient être encore plus satisfaites après la signature la semaine dernière d’un nouvel accord avec d’autres pays arabes.
Le 4 août, le Maroc a en effet rejoint les opérateurs postaux d’Egypte, de Jordanie, du Qatar, de Syrie, de Tunisie, des Emirats Arabes Unis et du Yémen, avec la signature d’un accord autorisant le transfert d’argent électronique par le biais d’une technologie développée par l’Union Postale Universelle (UPU), l’organisme des Nations Unies responsable des services postaux.
"L’Union Postale a tenté d’améliorer l’accès des populations rurales à des services de transferts d’argent sûrs et fiables par le biais de canaux formels, plutôt que par des méthodes informelles traditionnelles", a expliqué un communiqué de l’UPU.
Conscients de l’importance de ces transferts d’argent, les responsables marocains encouragent les expatriés à investir au Maroc, pour contribuer au développement économique et social de leur pays d’origine.
Le président du Conseil de la Communauté Marocaine de l’Etranger (CCME), Mohamed Ameur, a déclaré que l’une des tâches les plus importantes de son ministère consiste à travailler avec les expatriés marocains pour "la promotion des investissements et la mobilisation des compétences". Outre les transferts, les expatriés commencent à jouer un rôle actif dans des secteurs tels que l’agriculture, le tourisme et les TIC.
Mais nombre d’entre eux se déclarent peu satisfaits des conditions relatives à l’investissement dans leur pays d’origine. Salah Bourja, installée en France, a expliqué à Magharebia que "les immigrés qui veulent investir dans leur pays sont confrontés à plusieurs obstacles, dont la bureaucratie et la corruption."
En collaboration avec plusieurs partenaires, le CCME envisage de lancer une étude pour déterminer les secteurs dans lesquels les expatriés investissent, et les difficultés qu’ils rencontrent. L’objectif de cette étude est de mettre en place des mécanismes d’incitation à l’investissement des expatriés marocains dans leur pays d’origine.
Mohamed Mraizika, président de l’association "Al Mouhajir", a indiqué qu’une commission serait prochainement mise en place pour identifier les projets de nature économique, sociale ou culturelle, et encourager leur mise en oeuvre.
La France reste la première source de fonds transférés par les Marocains résidant à l’étranger, suivie de près par l’Espagne. Selon le Centre Marocain de Conjoncture Economique, "après le retour massif des Marocains d’Espagne à cause du chômage, on s’attend à ce que les recettes subissent une légère baisse".
L’économiste Mohamed Badari minimise la réduction potentielle des sommes transférées au Maroc. "Il restera encore des milliers de Marocains en Espagne qui continueront à faire des transferts", a-t-il expliqué à Magharebia.
Source : Magharebia - Sarah Touahri
Ces articles devraient vous intéresser :