Photo : Alain Bachellier
Durant Ramadan, le rythme de vie tourne au ralenti dans les villes marocaines, y compris celles connues pour leur grande attractivité touristique comme Marrakech, Agadir, Rabat ou Casablanca. Les commerces, cafés et restaurants n’ouvrent qu’après la rupture du jeûne. Dans les boites de nuit, il est formellement interdit de servir des boissons alcoolisées. Quant aux bars et brasseries, ils baissent leurs stores durant tout le mois sacré.
Les touristes souhaitant passer leurs vacances au Maroc se posent des questions sur la disponibilité du service dans les hôtels et établissements touristiques ainsi que sur les habitudes et le tempérament de la population locale durant Ramadan. Beaucoup d’indécis finissent par reporter ou annuler tout bonnement leur voyage au Maroc. En pratique, le nombre de nuitées enregistrées dans les hôtels et établissements touristiques classés a reculé de 25 à 30% pendant Ramadan 2013, selon la Confédération nationale du tourisme (CNT).
Cette situation préoccupe d’autant plus le ministère du Tourisme et la CNT qu’elle risque de se reproduire durant les quelques années à venir. D’où la nécessité pour les professionnels de mettre en place un plan visant à amorcer l’impact de Ramadan sur le secteur en période estivale.
Des "spécial Ramadan" pour convaincre les touristes hésitants
Pour anticiper toute baisse de l’activité touristique pendant ce mois, Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, a rassuré les touristes, dans une récente interview au journal les inspirations Eco, "par rapport à la disponibilité des produits d’animation". Pour sa part, la CNT a invité les professionnels du secteur à élaborer des offres "spécial Ramadan" à destination des touristes désireux de découvrir la culture musulmane et les spécificités du mois sacré.
Comme en 2013, les villes balnéaires comme Agadir, Essaouira, Martil ou encore Saïdia seraient prises d’assaut par les touristes nationaux et étrangers dès le début du mois d’août. Les tarifs des chambres d’hôtels et des locations de vacances risqueraient d’être hors de portée, notamment pour les familles marocaines modestes.
Le Maroc a franchi la barre des 10 millions de touristes en 2013, enregistrant une hausse de 7% par rapport à 2012. Le secteur touristique a participé à hauteur de 8,6% au PIB national en 2013 avec des recettes estimées à plus de 77 milliards de dirhams, selon le rapport du Conseil Mondial du tourisme.