La Marocaine, Khadija Ryadi, ancienne présidente de l’AMDH, lauréate du prix de l’ONU pour les droits humains, l’Algérien Lotfi Maherzi, universitaire, ancien recteur de l’Université de formation continue (UFC) et bien d’autres personnalités maghrébines refusent « la situation actuelle qui voudrait aboutir à une confrontation contre-nature, confrontation qui ne peut être qu’un déni de l’histoire profonde de notre région et de son immanence, elle est donc antinomique avec les intérêts des deux peuples et de ceux de la région ». Ils croient dur comme fer que les peuples marocain et algérien « se vouent mutuellement des sentiments de fraternité et qu’ils sauront dépasser ces moments de crispation en limitant l’impact et en sauvegardant le potentiel d’un avenir commun prometteur par la mobilisation de leurs capacités créatrices ».
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Les pétitionnaires disent comprendre que de nombreuses affaires litigieuses sont en suspens entre les deux États et affirment par la même occasion que la résolution des problèmes entre personnes sensées résulte de l’écoute, de la recherche de l’entente, de la créativité dans l’élaboration des solutions et de leur mise en œuvre et non dans l’appel aux instincts basiques d’agressivité de populations chauffées à blanc les unes contre les autres. Dans ce sens, ils appellent « l’ensemble des personnes et des organisations de bonne volonté dans les deux pays, et au-delà du Maghreb, à agir pour qu’un terme soit rapidement mis à l’escalade et pour le retour à la raison ».
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Les personnalités marocaines et algériennes admettent que les défis de développement qui se trouvent devant les deux peuples « sont énormes et que, en venir à bout, ne peut se concevoir sans un degré élevé de collaboration régionale ». « La fuite en avant dans la confrontation nous entraînera fatidiquement dans des situations encore pires que celles que nous vivons », avertissent-elles, regrettant que les sociétés civiles « n’aient pas toujours été à la hauteur des défis. »
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Les pétitionnaires affirment en outre leur engagement « à œuvrer collectivement », Algérien·ne·s, Marocain·e·s, Maghrébin·e·s et amis des deux peuples « à contrer l’escalade, faire face aux appels à la confrontation et à la haine pour mieux consolider les piliers de la fraternité, de la coopération et contribuer à construire l’avenir ».