Près de 17 000 personnes (dont 44 % de femmes et 22 % de MRE) ont déjà bénéficié du programme d’aide directe au logement à la date du 15 juillet, a indiqué Aziz Akhannouch, le Chef du gouvernement, à la Chambre des représentants.
Après avoir été longtemps préservé, le marché de l’immobilier marocain est à son tour rattrapé par la crise. « L’attentisme gagne désormais les acheteurs, nous risquons d’assister à un report massif des décisions d’achats au cours des prochains mois », souligne Ahmed-Taoufiq Hjira, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme du Maroc. Principale victime de ce retournement : l’immobilier haut de gamme de Marrakech et de Tanger.
Quel est l’impact de la crise économique mondiale sur le marché de l’immobilier marocain ?
Jusqu’à présent, le marché de l’immobilier marocain a échappé à la crise. Notre système financier, déconnecté du système financier international, est relativement bien préservé. De plus, le Royaume doit toujours faire face à un déficit de logements, ce qui permet de maintenir les prix. Toutefois, l’onde de choc de la crise mondiale, colportée par le catastrophisme des médias nationaux et internationaux, commence à toucher la pierre marocaine… L’attentisme gagne les acheteurs. Et nous risquons d’assister à un report massif des décisions d’achats au cours des prochains mois : ceci vaut aussi bien pour les 4 millions de marocains qui vivent à l’étranger que pour les investisseurs, européens et notamment français, qui représentent près de 20% des acheteurs… Reste que nous en sommes encore au stade de la crise psychologique, sans effets concrets.
Quelles pourraient être les conséquences de ce ralentissement sur les prix de l’immobilier dans les mois à venir ?
Le ralentissement du marché va, avant tout, affecter le haut de gamme. Comprenez les villas de luxe de Marrakech et de Tanger dont les prix ont réellement flambé au cours des dix dernières années. Dans certains quartiers, des appartements de haut standing s’échangeaient encore l’an passé autour 3000 à 3500 euros du mètre carré. Une folie pour le Maroc ! Leurs prix pourraient donc naturellement se stabiliser, puis se replier dès cette année. Difficile de prévoir quelle sera l’ampleur de la baisse. Raisonnablement, le prix d’un appartement de bon standing doit davantage se situer autour de 2000 euros du mètre carré.
Vous évoquez la surchauffe des années précédentes. Le marché marocain est-il donc à l’abri de l’éclatement d’une bulle immobilière ?
On ne peut pas parler de bulle. Le marché marocain a connu des excès. Mais uniquement sur des biens très ciblés, au-delà de 200.000 euros, et dans les grandes villes que je viens de citer… Dans le reste du pays, les prix sont restés à des niveaux raisonnables : dans une ville comme Casablanca, le mètre carré moyen s’établit encore entre 1000 à 2000 euros. Autre constat : la forte croissance démographique va encore accroître le manque de logements au cours des prochaines années. Et ce malgré, le plan d’action ambitieux du gouvernement pour accélérer la production de logements sociaux.
Source : Capital.fr - Guillaume Chazouillères
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