Accident de parcours ou crise conjoncturelle ? Les chiffres de la fréquentation touristique pour le mois d’août dernier ont étonné plus d’un. Le nombre de nuitées réalisées en août 2007, principal indicateur de la production touristique, a chuté de plus de 6% par rapport à la même période de l’année dernière. Pour la première fois depuis le début de l’année, la ville de Tanger réalise moins que la moyenne nationale qui s’est placée à 1% d’augmentation pour la même période du mois d’août. En matière d’arrivées, la baisse a été encore plus marquée. La ville a accueilli en août 48.000 touristes, soit 11% de moins qu’en août 2006.
En nuitées cumulées depuis le début de l’année, Tanger a réussi malgré tout à décrocher un honnête score de 5% d’augmentation par rapport à la même période de 2006. Les nuitées ont atteint plus de 564.000 durant les huit premiers mois de l’année 2007, soit 26.000 nuitées de plus. Le mois d’août constitue un peu plus de 20% de ce chiffre. Au niveau des arrivées, la ville a réussi à attirer jusqu’en août plus de 282.000 touristes avec une légère augmentation de 3% par rapport à 2006.
Par marchés, c’est celui des résidents et des nationaux qui a connu la plus forte baisse (-13%). Celui des non-résidents a réussi à sortir son épingle du jeu en affichant un score en croissance de 7%. Les Espagnols y ont participé avec 3% d’augmentation suivis des Français avec 2%. Mais ce sont les MRE qui ont assuré la plus forte croissance avec 35% de hausse par rapport à août 2006. Selon les professionnels de la ville, ce trébuchement de la fréquentation ne peut être que passager.
Les élections et l’approche du mois du Ramadan ont peut-être altéré les habitudes de certains clients habituels de la ville. D’autre part, il y a lieu de noter que les prix hôteliers ont connu une forte hausse ces dernières années rendant le gap avec le sud de l’Espagne presque inexistant.
Certains opérateurs craignent que l’effet soit encore plus prononcé l’année prochaine. Avec le mois de Ramadan qui approche à marche forcée de la saison d’été, il est probable que les effets se fassent sentir dès le début du mois d’août au niveau des arrivées et des nuitées de Tanger. La ville, essentiellement balnéaire, devrait alors trouver une parade pour éviter les inconvénients du tout balnéaire.
L’Economiste - Ali Abjiou