Les subsahariens au Maroc subissent la lois du plus fort

3 février 2008 - 23h24 - Maroc - Ecrit par : L.A

La Police marocaine a procédé le lundi 28 janvier 2008 à des arrestations de migrants subsahariens, suite au match de football opposant le Maroc au Ghana et qui s’est soldé par l’élimination de l’équipe nationale marocaine.

Suite à cette défaite, nos amis Marocains du quartier Hay Mohammedi de Casablanca ont manifesté leur colère en proférant des insultes, frappant et lapidant des subsahariens se trouvant sur leur passage.

Des policiers se sont rendus sur place pour se rendre compte de la situation et ont pénétré dans une maison abritant des réfugiés, des demandeurs d’asile, ainsi que des migrants. Malgré la présentation de leurs cartes et attestations par ceux bénéficiant d’un statut protecteur du HCR Rabat, les policiers ont arrêté trois de nos amis subsahariens - les autres ayant réussi à s’échapper :

1. M. Oké Efe Johnson, de nationalité nigériane, détenteur d’une attestation de demandeur d’asile, n° de dossier 918-07C00529
2. M. Ossagiari Iyasso, détenteur d’un passeport béninois, entré au Maroc le 18/09/2005
3. M. Otega Félix Agbure, sans papier, habitant à Tanger et étant venu à Rabat la semaine dernière pour s’enregistrer auprès du bureau du HCR.

Tous trois ont été conduits au commissariat de police de Darlamine, non loin de l’hôpital Mohammed V, puis à celui du 3ème arrondissement (Roche Noire), où ils ont passé la nuit. Ils ont été présenté le jeudi matin au Procureur du Roi du tribunal de Casablanca. Depuis, ils sont toujours entre les mains de la police du Commissariat du grand Casablanca du Maârif.

Un membre du bureau du Collectif des Réfugiés au Maroc, sur place à Casablanca, est en contact régulier avec les victimes.

Les chargés de protection du HCR Rabat ont été informés de l’arrestation du demandeur d’asile le mercredi 30 janvier. A l’heure où ce commniqué est publié, rien n’a été fait de leur part pour libérer la personne qui est censée bénéficier de la protection du HCR.

Le Collectif des Réfugiés au Maroc constate avec amertume l’absence de liberté de circulation, les arrestations arbitraires, les traitements inhumains et le manque de liberté d’installation au Maroc dont sont victimes les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants.

Le Collectif des Réfugiés au Maroc déplore que les autorités marocaines n’aient pas encore pris les mesures nécessaires au respect des Conventions internationales que ce pays a pourtant signées et/ou ratifiées.

Nous lançons un appel solennel aux Responsables du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés à Rabat afin qu’ils entrent en contact avec les personnes qui sont sous leur protection et qui en ont cruellement besoin.

Nous comptons sur les efforts de négociations des responsables du HCR avec les autorités marocaines afin que le ressortissant nigérian détenteur du statut de demandeur d’asile soit libéré au plus vite et que cette violation des droits fondamentaux ne se reproduise plus.

Le Collectif lance également un appel pressant auprès du Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, des Nations Unies, de l’Union européenne, des Etats-Unis, de toutes les ONG de défense des Droits de l’homme, ainsi qu’auprès de la société civile marocaine et de la société civile internationale en demandant de contraindre les autorités marocaines à respecter enfin et pleinement les droits de l’Homme dans ce pays, et notamment les droits des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés.

Le Comité administratif du collectif des Réfugiés au Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Droits et Justice - Expulsion - Immigration

Ces articles devraient vous intéresser :

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

L’Europe délivre un nombre record de permis de travail aux Marocains

Eurostat, institution relevant de la Commission européenne chargée de produire et diffuser des statistiques communautaires, a dévoilé le nombre de Marocains ayant obtenu les permis de travail temporaire en 2023.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...