Des réfugiés syriens quittent Melilla et rejoignent le Maroc
De plus en plus de Syriens qui n’ont pas formulé de demande d’asile en Espagne, tentent de quitter la ville autonome de Melilla pour se rendre à Nador, au Maroc.
Photo : rtl.fr
Beaucoup d’immigrés, notamment subsahariens, se trouvent actuellement au Maroc en attendant le moment propice pour se rendre en Espagne, que ce soit en patera ou en forçant en groupe les clôtures de Sebta et de Melilla. Mais quelques uns finissent par choisir définitivement le Maroc.
Laye Dia, Sénégalais établi au Maroc depuis deux ans, connait déjà l’Espagne, où il a séjourné plus de 5 ans avant de revenir au Maroc. Dans un portrait qui lui est consacré par le journal El Mundo, le jeune de 27 ans, qui vit avec sa petite sœur à Rabat, trouve que, finalement, sa vie au Maroc est beaucoup plus facile que celle qu’il menait en Espagne, à Almeria précisément.
Lui ne veut plus risquer sa vie pour aller en Espagne. « Ils risquent leur vie pour passer, parce qu’ils ne savent pas encore que là bas la vie est pire qu’au Maroc ». Laye pensait qu’en Espagne, il trouverait ce dont il rêvait quand il était gamin : « un travail, vivre dans une maison digne et former une famille ». Mais il a vite déchanté car la vie est beaucoup plus difficile qu’il ne l’avait pensé. Là bas, il n’a vécu que misère, racisme et courses poursuites avec les policiers quand il a commencé à vendre des marchandises dans la rue.
Le jeune fait ensuite la comparaison entre l’Espagne et le Maroc. En Espagne, pour louer un appartement, il faut payer au minimum 300 euros, alors que dans la capitale marocaine, il peut disposer d’une chambre pour seulement 40 euros par mois. Même constat amer quand il travaillait dans les champs où il gagnait 36 euros par jour. Au Maroc, aujourd’hui, il est marchand ambulant et déclare gagner 50 euros par jour en vendant des lunettes d’imitation ou des bagues.
Laye a quand même une pensée émue pour toutes les personnes qui sont mortes lors de la dernière traversée vers l’Espagne. « Ce qui me fait de la peine, dit-il, c’est que les forces de sécurité marocaines leur ont ouvert le passage, juste comme ça, avant de les laisser dans l’eau sans rien. L’eau est très dangereuse ».
Avec le temps Laye s’est rendu compte que le mieux pour les Africains est de rester chez eux et d’essayer de travailler pour le bien de leurs pays. « Nous devons lutter contre la corruption des politiciens africains, qui nous volent sans arrêt ». Mais il le sait de toute façon, ce sera difficile. Il serait « honteux » de revenir au pays les poches vides…
Aller plus loin
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