Cette vision pour l’Afrique, qui ne vient pas du néant, raisonne avec une vision nationale, par laquelle le royaume a choisi de mettre en œuvre des stratégies ambitieuses pour améliorer la productivité agricole, a souligné le chef de la diplomatie marocaine représentant le roi Mohammed VI au sommet, avant de préciser que la vision royale dans ce domaine se déploie à travers trois instruments. Il s’agit du Groupe OCP, bras opérationnel de cette vision et leader continental sur le marché des engrais, du ministère de l’Agriculture, dépositaire des politiques publiques et des stratégies sectorielles en matière d’agriculture et du ministère des Affaires étrangères, gardien de l’exécution ordonnée de la vision royale de la coopération Sud-Sud.
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Déférant aux hautes orientations royales, le Maroc a élaboré des stratégies sectorielles de développement, le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, et plus récemment, le « Plan Génération Green », a fait savoir Nasser Bourita, faisant observer que ces stratégies sont basées sur deux piliers fondamentaux. Il s’agit de la modernisation de l’agriculture et des industries agroalimentaires et du développement solidaire de l’agriculture familiale. Au-delà de la disponibilité alimentaire, la démarche marocaine promeut une approche intégrée ; celle du développement socioéconomique du monde rural et l’investissement dans l’agriculture, en tant que secteur offrant des opportunités énormes pour la création de la richesse et de l’emploi pour les jeunes, a-t-il ajouté. Pour lui, le développement agricole et la sécurité alimentaire ne constituent pas seulement une priorité stratégique pour le Maroc, mais représentent aussi les principaux objectifs de la coopération Sud-Sud.
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Dans cet esprit de la solidarité africaine, le Maroc a entrepris de partager son expérience et ses bonnes pratiques avec les pays africains frères, a poursuivi Bourita. Selon ses explications, la démarche marocaine privilégie l’établissement de partenariats durables. Ces actions sont entre autres, le lancement lors de la COP22 de l’Initiative Triple A pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique ; le lancement en 2016 de l’Initiative Triple S avec la République du Sénégal, et qui vise à soutenir la Soutenabilité, la Stabilité et la Sécurité en Afrique ; l’ouverture de 12 représentations aux quatre coins du continent et le renforcement de la production et de la distribution d’engrais, à travers le lancement de 8 projets industriels en Afrique, dont 3 nouvelles plateformes de stockage et de mélange, ainsi que le lancement de 46 projets de développement à travers l’Afrique, axés sur l’amélioration de la fertilité des sols et la formation agronomique, afin de promouvoir des pratiques agricoles durables, et le développement d’initiatives telles que le programme “Agribooster”, qui offrent un soutien complet aux agriculteurs, incluant l’accès aux engrais et aux semences ; ou encore le programme « Farm&Fortune Hubs », qui transforme les petites exploitations en entreprises agricoles productives.
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Pour répondre aux besoins de l’Afrique, le groupe OCP lui a consacré 20 % de sa production d’engrais, tout en offrant 180 000 tonnes d’éléments nutritifs du sol à titre d’aide, et 370 000 tonnes à prix réduit, a affirmé Bourita, précisant que ces volumes représentent respectivement 16 % de la demande africaine actuelle et 25 % des ventes du groupe sur le continent. À l’en croire, le groupe prévoit d’augmenter sa production de 2 millions de tonnes cette année, soulignant ainsi son engagement envers une agriculture africaine. Fort de cette présence, l’OCP se positionne aujourd’hui en Afrique comme le principal fournisseur d’engrais, mais aussi le principal pourvoyeur de savoir-faire agricole, particulièrement à travers des Laboratoires ambulants déployés dans plusieurs pays du continent.