Fatima, Shanwaz et Sabrina. Adresses des bénéficiaires inscrites au stylo sur un petit cahier, ce trio de bénévoles du SIF parcourt les rues de Seine-Saint-Denis à bord d’une camionnette chaque soir. "Notre objectif, c’est de tout livrer avant la rupture du jeûne, et au plus tard à 21 heures", explique Shanwaz au journal Le Parisien. "Ici, on n’a pas le temps de discuter avec les gens malheureusement…", renchérit Sabrina.
Shanwaz joint les bénéficiaires par téléphone. "On est là dans trente secondes. Vous pouvez descendre pour qu’on vous donne votre sac ?", demande-t-il à l’un des bénéficiaires. À l’adresse indiquée, la camionnette s’arrête, les bénévoles descendent, rassemblent le repas dans un sac, le donnent et repartent pour une nouvelle adresse.
Cet exercice quotidien, le trio le fera tout au long du mois de ramadan. Les repas distribués sont entre autres : de la chorba, des pâtes "à la tunisienne", un dessert et un fruit. 500 repas sont livrés chaque soir, mais le SIF compte aller à 1 000 d’ici la fin du ramadan.
Cette action sociale du SIF soulage un tant soit peu les familles dans le besoin. La crise sanitaire a provoqué l’amenuisement du pouvoir d’achat de plusieurs familles dans le département le plus pauvre de France métropolitaine. "Des gens qui travaillaient au noir, dans des restaurants qui ont fermé par exemple, se retrouvent sans rien", explique Shanwaz, développeur web, dont l’embauche dans une grande entreprise a été annulée.