Installé en Espagne depuis 12 ans, Samir Bargachi, explique avoir compris son homosexualité sur le tard. "Assumer mon homosexualité a été très difficile. Je viens d’une culture marocaine où la sexualité n’est pas abordée. Quand je l’ai découvert, je ne savais pas ce qui se passait, je ne savais même pas mettre un nom dessus. Ce n’est que plus tard, en Espagne où j’ai emménagé avec ma famille en 2000 que j’ai compris."
Après avoir dévoilé son homosexualité, Samir a été rejeté par une partie de ses amis et de sa famille. "Quand ma famille l’a découvert, ma mère l’a plus ou moins accepté, mes sœurs aussi, mais mon père a eu plus de mal. Je n’ai plus de contacts avec lui."
Interrogé sur la religion, Samir Bargachi se qualifie de "musulman culturel". "Je suis un musulman culturel, c’est la culture dans laquelle j’ai été élevé. Mais je ne suis pas du tout pratiquant." Pour lui, ce n’est pas l’Islam qui interdit l’homosexualité, mais les savants musulmans. Le Coran interdit le viol, l’humiliation,... l’homosexualité n’y est pas abordée.
Aujourd’hui, Samir cache encore son homosexualité à une partie de ses proches. Il explique les séparer en deux groupes, les Espagnols au courant de son homosexualité qu’ils acceptent, et les autres de religion musulmane (amis de ses frères, les voisins de ses parents...) à qui il cache ses préférences sexuelles.
Samir Bargachi, à l’origine du très controversé magazine Mithly, dédié aux homosexuels du Maroc et distribué clandestinement depuis avril 2010, conclut en expliquant avoir beaucoup de mal à concilier les multiples facettes de sa vie : "immigré, musulman et homosexuel".