Suite aux décisions rendues par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) concernant les accords de pêche et agricole entre l’UE et le Maroc, la France a tenu à réaffirmer son soutien indéfectible au royaume.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa, est attendu, demain à Madrid, pour une visite de travail de deux jours. Durant cette visite, le chef de la diplomatie marocaine aura des entretiens avec son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos, apprend-on de source diplomatique marocaine. Les entretiens des deux ministres porteront notamment sur la coopération bilatérale et seront couronnés par une conférence de presse conjointe.
C’est la deuxième fois que le responsable marocain se déplace à Madrid en deux semaines seulement après la visite éclair du 25 mai dernier où il avait été reçu en audience par le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero pour lui transmettre un message de SM le Roi Mohammed VI.
Selon la version officielle tant espagnole que marocaine, cette nouvelle visite a pour objectif de continuer l’étude et la concertation sur les dossiers qui ont été traités par les deux parties lors de la visite d’Etat effectuée par le chef du gouvernement espagnol au Maroc, le 24 avril dernier et qui avait marqué le début d’une nouvelle étape dans les relations maroco-espagnoles annonçant ainsi la fin de la crise diplomatique entre les deux pays.
Aussi, les deux responsables devraient se pencher sur des dossiers à caractère bilatéral notamment dans le domaine de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, les relations économiques, l’immigration clandestine, les frontières maritimes ainsi que des accords en matière de coopération culturelle. Il serait aussi question, selon les sources diplomatiques espagnoles, de la concertation sur la prochaine Réunion de Haut-Niveau (RAN) qui devrait avoir lieu, en fin d’année, en Espagne. Toutefois, tout semble indiquer que le véritable objectif de ce va-et-vient diplomatique entre les deux capitales va au-delà des affaires traditionnellement traitées entre les deux pays.
Ainsi, il y a eu d’abord l’urgence avec laquelle le ministre marocain avait sollicité d’être reçu en audience par le président du gouvernement espagnol, le 25 mai dernier. Une visite qui n’était pas programmée et qui avait provoqué un changement dans le programme de Zapatero ce jour-là. Puis, il y a eu le déplacement de Benaïssa à Alger où il fut reçu par le président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, et son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. Il faut aussi rappeler que le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Bernardino Leon, vient de rentrer d’une visite qu’il a effectuée à Tindouf et pendant laquelle il s’était entretenu avec certains dirigeants du Polisario dont Mohamed Abdelaziz. De Rabat à Madrid, de Madrid à Alger, de Madrid à Tindouf et maintenant Madrid en seulement deux semaines, il est clair que la question du Sahara marocain est au menu et qu’il y a urgence à transmettre des messages de part et d’autre.
Ce qui conforte cette thèse est le fait que lors de la première visite, il a été question, selon les déclarations officielles, de l’implication de l’archipel canarien dans le développement des relations économiques entre les deux pays. Cette référence aux Canaries est d’autant plus significative si l’on tient compte de l’importance du rôle que joue l’archipel dans l’affaire du Sahara. Il est à signaler que le président du gouvernement autonome des Iles Canaries, Adàn Martin, qui était venu, il y a quelques semaines, en visite officielle au Maroc, s’était rendu, quelques jours auparavant à Houston (USA) où il s’était entretenu avec le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, James Baker. Une rencontre qui n’avait pas été médiatisée. En somme, il est certain que la machine diplomatique espagnole travaille activement afin de rapprocher les points de vue des différentes parties concernées par la question du Sahara marocain dans l’objectif de trouver une solution politique consensuelle.
Le gouvernement central espagnol est aidé dans sa démarche par le chef de l’exécutif autonome des Canaries dont la principale composante politique "Coalicion Canarias" qui soutient le gouvernement de Zapatero au législatif espagnol. Enfin, il est certain que dans les quelques semaines à venir, l’affaire de l’intégrité territoriale du Maroc entrera dans une nouvelle phase et s’orientera vers la solution politique négociée entre Rabat et Alger grâce à la médiation du gouvernement Zapatero et des bons offices du Canarien, Adàn Martin.
Omar DAHBI - Aujourd’hui le Maroc
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