Selon des sources diplomatiques, le Maroc subordonne ses bonnes relations avec l’Espagne à la proactivité de son gouvernement envers des États-Unis qui ont reconnu le mois dernier la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. En échange, le Maroc a accepté d’établir des relations diplomatiques avec Israël.
Lors d’une conférence de presse virtuelle, convoquée conjointement par la diplomatie nord-américaine et marocaine, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dans un langage diplomatique, exhorté l’Espagne à suivre l’exemple des États-Unis ou, du moins, à soutenir la proposition marocaine, celle d’accorder au Sahara une autonomie limitée. « L’Europe doit sortir de sa zone de confort et suivre la dynamique des États-Unis » qui reconnaît « la souveraineté du Maroc sur son Sahara et soutient l’autonomie », a déclaré Nasser Bourita, s’adressant ainsi à l’ensemble de l’UE.
« Une partie de l’Europe doit être audacieuse, car elle est proche de ce conflit », a-t-il poursuivi, allusion claire faite à l’Espagne. Aux yeux de Rabat, la position de l’Espagne est importante, car c’est l’ancienne puissance coloniale. Selon les autorités marocaines, si l’Espagne change de position, elle pourrait entraîner une grande partie de l’UE.
Rabat espère que la diplomatie espagnole passe du soutien voilé au public. Si elle ne s’aligne pas sur les États-Unis, elle le fera au moins avec la France qui ne cache pas sa préférence pour le plan d’autonomie.