Mohamed Salem Ould Salek, « ministre des Affaires étrangères » de la « République arabe sahraouie démocratique (RASD) » a réagi à la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Il affirme que le royaume « voulait que » l’Espagne et l’Union européenne reconnaissent, à l’instar des États-Unis, sa souveraineté sur le Sahara.
« Le Maroc voulait que l’Espagne et l’Union européenne suivent la déclaration de Donald Trump (reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, NDLR) et qui veut légaliser le fait accompli marocain. L’UE n’a pas suivi cette violation du droit international », a-t-il déclaré dans un entretien à la RTBF. Selon lui, pour atteindre cet objectif, le royaume a profité de l’admission d’urgence du patron du Polisario dans un hôpital de Logroño, non loin de Saragosse, sous le nom d’emprunt de Mohamed Ben Battouche, de nationalité algérienne, pour faire pression sur la péninsule ibérique.
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Une pression qui s’est accrue suite à l’arrivée massive de migrants à Sebta et Melilla mi-mai. « C’est une politique de chantage permanente contre l’Europe. Les pays européens ont voulu s’accommoder avec le Maroc contre vents et marées. Cette complicité avec le Maroc l’a encouragé à dépasser les lignes rouges, y compris utiliser sa propre population civile, y compris les enfants, pour exercer un chantage sur l’Espagne et l’Europe. C’est inacceptable », dénonce Mohamed Salem Ould Salek, appelant l’UE à assumer ses responsabilités d’une part et le Maroc à respecter les frontières de ses voisins, stabiliser les relations avec son voisinage, d’autre part.
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Le patron de la « diplomatie sahraouie » accuse par ailleurs le Maroc de « mettre en cause la sécurité non seulement dans la région maghrébine, mais aussi en Europe. »