Sa Majesté sur les lieux de la catastrophe

AL HOCEIMA (AFP) - Le roi Mohammed VI du Maroc était dimanche à Al Hoceïma, sur la côte nord du royaume, pour témoigner de sa solidarité aux sinistrés du séisme qui a fait 572 morts dans la région le 24 février.

L’une des premières dispositions annoncées à l’occasion de cette visite concerne la prise en charge par l’Etat, jusqu’à leur majorité, de l’éducation et des besoins matériels des enfants ayant perdu leurs parents dans le séisme.

L’annonce en a été faite à Al Hoceïma, par le porte-parole du palais royal.

Le roi Mohammed VI a décidé de conférer la qualité de "pupilles de la nation" aux orphelins du séisme meurtrier, a précisé Hassan Aourid.

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Après un début de journée dans le froid et sous une pluie fine, le soleil a fait son apparition pour la courte visite que le roi a rendu à Imzouren, une petite ville largement désertée par ses quelque 30.000 habitants après l’écroulement de nombreuses maisons et petits immeubles, la nuit du séisme.

Pour cette première sortie, dans le cadre d’une visite qui doit durer plusieurs jours, le roi s’est rendu dans cette localité située à 2O km au sud d’Al Hoceïma, à bord d’un véhicule tout-terrain qu’il conduisait lui-même, accompagné d’une importante escorte officielle et de sécurité.

Passant devant le campement de tentes installé pour les sinistrés aux abords de la ville, le roi a été accueilli par les vivats de plusieurs centaines d’habitants qui brandissaient des drapeaux marocains - rouge frappé d’une étoile verte.

Le roi est passé rapidement devant des zones sinistrées de la ville avant de rendre visite à des blessés du séisme soignés dans un hôpital mobile installé par l’armée marocaine.

L’un des responsables de l’hôpital, le général Archane, inspecteur des services de santé des Forces armées royales, a déclaré à l’AFP que ce centre de soins fonctionnait de manière "remarquable". "Tout cela a été installé grâce au roi", a-t-il dit.

L’atmosphère d’Al Hoceïma, six jours après le séisme, n’était pas à la fête pour autant, la plupart des habitants de la capitale régionale ayant été affectés, directement ou indirectement, par la perte de membres de leur famille ou d’amis, ou par la destruction de biens.

La vie économique de la cité commençait lentement à redémarrer, des magasins et certains boulangers ayant rouvert leurs portes dimanche.

Mohammed VI est installé dans un campement dont le lieu même n’avait pas été révélé au début du séjour royal, mais auquel des journalistes ont pu accéder pour la première fois dimanche.

Placé sous haute protection par l’armée et de la gendarmerie, le bivouac royal est aménagé dans une zone boisée appartenant au service des Eaux et forêts dans les hauteurs d’Al Hoceïma, surplombant cette cité côtière du massif du Rif, en bordure de la Méditerranée.

Trois grandes tentes caïdales y ont été dressées, dont une, à l’extérieur très richement décorée, paraît réservée au roi. Tout autour ont été installées une dizaine de tentes militaires, celles de la Protection civile et divers équipements temporaires.

La distribution de l’aide, marocaine et internationale, s’était nettement améliorée dimanche, après les difficultés qui avaient provoqué le colère de la population dans le premiers jours suivant le séisme.

Le roi doit se rendre le lundi à Aït Kamra, une bourgade très sévèrement frappée par le séisme, située sur l’épicentre du tremblement de terre qui a fait 572 morts et 427 blessés, selon le dernier bilan publié.

La visite de Mohammed VI est intervenue après une deuxième nuit de calme relatif dans la région où les sinistrés vivent depuis six jours dans l’effroi des nombreuses répliques telluriques.

Le roi souhaite que son séjour puisse "contribuer à faciliter et à accélérer les opérations de secours", avait précisé le porte-parole, ajoutant que "l’ensemble de (ses) collaborateurs feront quotidiennement la navette entre Al Hoceïma et Tanger".

La ville portuaire d’Al Hoceïma, sur la côte méditerranéenne au nord du royaume, est blottie dans une anse montagneuse du Rif. Elle compte 70.000 habitants en hiver - plus du double en été avec les nombreux estivants, essentiellement des Marocains établis aux Pays-Bas, en Belgique et en France.