Quelque 431 000 migrants, dont 31 000 Marocains, ont été expulsés du territoire de l’Union européenne (UE) en 2022, selon un récent rapport d’Eurostat intitulé « Migration et asile en Europe 2023 ».
Quatre cents personnes étaient présentes dimanche 6 juillet à Murcie pour dénoncer la campagne menée contre les immigrés marocains. Le ministre de l’Intérieur espagnol, est attendu au Parlement pour fournir des explications.
Ils étaient des centaines à avoir participé dimanche 6 juillet à Murcie, dans l’est de l’Espagne à une manifestation pour dénoncer « la campagne d’intimidation » lancée par la police espagnole contre les immigrés marocains vivant dans la région. « Quatre cents personnes ont participé à la manifestation ainsi que plusieurs ONG nationales et internationales », indique à ALM, Kamal Rahmouni, président de l’Association des travailleurs et immigrés marocains en Espagne (ATIME).
ous le slogan « Egaux en devoirs et en droit, plus de violations », la marche s’est déroulée sans incident à la Place San Agustin. Les manifestants se sont élevés contre les dépassements policiers lors de l’opération de vérification des documents de résidence des immigrés dans la localité de Torre Pacheo. « Cette opération est inhumaine et contraire aux conventions internationales des droits de l’homme », affirme M. Rahmouni avant d’ajouter que « Le délégué du gouvernement espagnol à Murcie, Rafael Gonzalez Tovar, a présenté des excuses et s’est dit indigné. Il a d’ailleurs qualifié cette opération d’intolérable et ne pensait pas que cela pourrait prendre autant d’ ampleur ».
Selon le président de l’ONG, le ministre de l’Intérieur espagnol, Alfredo Pérez Rubalcaba est attendu prochainement au Parlement pour donner des explications à ce sujet. L’association avait d’ailleurs déclaré son intention de poursuivre en justice le gouvernement local et avait réclamé des explications et des excuses de la part du ministre de l’Intérieur espagnol. « Aussi bien le ministère de l’Intérieur que la délégation du gouvernement à Murcie sont responsables de cette grave opération et doivent fournir des explications devant l’opinion publique et la justice sur cette grave violation », avait dénoncé l’association.
Si du côté espagnol, on note une certaine réactivité au problème, il n’en est rien de la part du gouvernement marocain notamment du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger, assure M. Rahmouni. « Aucune initiative n’a été prise jusqu’à maintenant.
L’ambassade ainsi que le consulat ne se sont même pas donné la peine de téléphoner, ne serait-ce que pour être informés de ce qui s’est passé », déplore-t-il. Pour rappel, des dizaines d’immigrés marocains avaient été arrêtés vendredi 27 juin dans la région de Murcie suite à une vaste opération menée par la police espagnole. Selon ATIME, plus de 1000 immigrés, en grande majorité des Marocains, dont des vieillards, des enfants et des personnes souffrant de maladies chroniques, avaient été rassemblés pendant plus de six heures dans des parcs et des places publiques de la localité de Torre Pacheco pour vérification de leurs documents de résidence.
Et d’ajouter, qu’une centaine d’entre eux ont été mis en détention en vue de leur expulsion de l’Espagne. L’ONG marocaine n’écarte pas la possibilité de porter plainte devant la justice car selon elle, la police espagnole a eu recours à la violence verbale et physique à maintes reprises contre les immigrés interpellés.Ces derniers n’auraient reçu ni eau, ni nourriture durant l’opération policière qui a duré six heures. Des dizaines de milliers d’immigrés africains, notamment des Marocains et des ressortissants des pays de l’Afrique subsaharienne, vivent dans la région de Murcie où ils sont employés comme une main-d’oeuvre bon marché dans les exploitations agricoles de la région.
Source : Aujourd’hui le Maroc - Leila Zerrour
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