La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) du Maroc vient d’autoriser la création de quatre nouvelles chaines de télévision publiques dédiées au sport.
Présentée en avant-première à Casablanca, Rhimou, le téléfilm signé Ismaïl Saïdi, est un petit bijou. C’est une très belle comédie aussi rafraîchissante que divertissante où les scènes comiques arrachent des éclats de rire au spectateur le plus blasé.
Le scénario, écrit par le même Ismaïl Saïdi, révèle qu’un thème très simple peut donner naissance à un téléfilm bien ficelé. L’histoire est celle d’une jeune fille pauvre et paumée qui, de petits métiers en arnaques, se démène pour assurer sa survie. Arrive le jour où elle hérite d’une immense fortune, léguée par un père inconnu qu’elle n’a jamais vu auparavant et qui avait déshérité son fils à son profit. On apprend ainsi que la jeune fille est née d’une aventure que le père avait eue au Maroc, il y a 35 ans.
Mais pour entrer en possession de cet héritage, elle devrait démonter sa capacité à gérer une petite partie de cette fortune. Tenue dans l’ignorance de cette clause du testament, la jeune fille est incitée à dilapider son argent sous l’instigation de l’épouse de son demi-frère. De quiproquos en malentendus, de petits clins d’oeil sur les échanges entre les cultures, sur cet énorme fossé entre une société conservatrice et une autre moderne, sur les valeurs et conflits d’intérêts, le téléfilm regorge de situations comiques.
A cet égard, Rhimou ne souffre aucun temps mort. Plusieurs personnages apportent leur grain de sel à cette comédie bien inspirée. Dans le rôle de la jeune fille, Mouna Fettou dévoile une autre facette de sa personnalité. Après avoir longtemps interprété des rôles dramatiques, la voilà qui nous éblouit avec un jeu juste et vrai, sans aucune fausse note. Dans le rôle de la Cendrillon ingénue et qui, paradoxalement, garde les pieds sur terre, Mouna Fettou est particulièrement attachante.
Aïcha Mahmah et Souad Saber incarnent avec superbe le rôle de la grand-mère et de la tante vieille fille. Les deux comédiennes, douées pour le comique et l’humour, ont révélé que les choix de casting du réalisateur étaient parfaitement bien ciblés.
Mohamed Nadif incarne, pour sa part, le rôle de conseiller financier, embauché par les deux Belges pour « aider » l’héritière à dilapider sa fortune. Dans le rôle des Belges, il y a lieu de citer le jeu époustouflant de Gugul, la comédienne belge, celui de Xavier Dujardin qui incarne le rôle de Ludovic de La garçonnière, le notable déshérité au profit de sa demi-soeur et époux effacé qui se laisse mener par le bout du nez.
Il y a aussi Rachid El Ouali, dans le rôle du « Guerrab », Jamal Ababsi dans le rôle du « Attar » ou encore « Hicham Slaoui », l’ami et le confident. Ces petits rôles sont bien importants dans la mesure où ils ont assuré à la trame un bon déroulement.
Produit par 2M, « Rhimou » reflète aussi ce saut qualitatif que l’on ne cesse de remarquer, ces derniers temps, au niveau du choix des scénarios.
Né en Belgique, Ismaïl Saïdi illustre cette génération de créateurs qui gardent des attaches très fortes avec le pays d’origine. Son film est un clin d’oeil nostalgique à toutes ces vacances qu’il avait passées au pays depuis sa naissance. On ressent, à cet égard, une belle émotion qui se dégage de ces scènes de la vie marocaine.
A voir le 30 septembre, en soirée, sur 2M.
Khadija Alaoui - Libération
Ces articles devraient vous intéresser :