Révélations sur les bébés-éprouvette au Maroc

26 février 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Au moins 250 bébés-éprouvette naissent chaque année au Maroc. Tous sont nés alors qu’aucune loi n’existe encore pour réglementer la pratique qui leur a permis de venir au monde.

L’aîné des bébés-éprouvette marocains doit avoir aujourd’hui au moins 16 ans. Ses parents doivent s’en réjouir. Peut-être que le passage au laboratoire a-t-il été l’unique moyen pour eux d’avoir un enfant. Peut-être aussi que leur bébé a-t-il vu le jour à Marrakech, à Rabat ou à Casablanca. Personne ne peut le localiser avec précision. Jusqu’à ce jour, il n’y a pas de registre national pour les bébés-éprouvette.

En tout cas, chacun de ces bébés a dû commencer les tous premiers jours de sa vie dans l’un des quinze laboratoires privés de fertilité que compte le Royaume. Sept de ces laboratoires sont concentrés à Casablanca et 4 à Rabat. Agadir et Marrakech comptent chacune 2 centres. Et c’est tout.

Dans le secteur public, la procréation médicalement assistée est vue comme un luxe. Aucune structure étatique ne la pratique. « Les priorités sont ailleurs : lutte contre la mort dans les couches des femmes, lutte contre la mort infantile, lutte contre le cancer... », déplore un médecin du CHU de Casablanca.

Seulement, maintenant que l’infertilité gagne du terrain au Maroc, les couples vont avoir de plus en plus besoin de l’assistance médicale pour pouvoir avoir des enfants. Ce sera alors possible uniquement pour ceux qui ont les moyens de se payer, fort onéreusement, ce « luxe » dans le secteur privé. « Le prix d’une insémination artificielle peut atteindre 30.000 DH », précise Dr. Saïd Lazrak, gynécologue, obstétricien et spécialiste en stérilité à Casablanca.

Malgré tout, le nombre des bébés-éprouvette est appelé à connaître une nette augmentation dans le royaume. Rien qu’en 2006, trois mille tentatives de procréation médicalement assistée auraient été effectuées. C’est pour cela que des gynécologues et des biologistes réclament un cadre légal à cette pratique.

C’est la loi attendue qui permettra d’éviter tout dérapage. Surtout que certains laboratoires au Maroc ne font pas qu’aider les femmes stériles à avoir des bébés. Ils s’érigent aussi en banques de spermatozoïdes et d’embryons.

Ce précédent mondial survenu aux USA doit faire réagir, au plus vite, le législateur marocain. C’était en 1991, Julia Skonick, femme blanche qui voulait être inséminée avec le sperme de son mari, mort d’un cancer, a donné naissance à une fille noire.

L’erreur d’insémination artificielle a été prouvée et sanctionnée. Certes, on n’en est pas encore là au Maroc. Mais, en l’absence de règles, tout peut arriver.

Le Reporter - Mohamed Zainabi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Santé - Recherche

Ces articles devraient vous intéresser :

Kourtney Kardashian se tourne vers le Maroc pour sa ligne de produits naturels

La star de téléréalité Kourtney Kardashian, 43 ans, et son époux, le batteur du groupe de rock Blink-182, Travis Barker, 46 ans ont lancé une gamme de produits entièrement naturels, végétaliens faits notamment à base d’une ressource provenant des...

Les biscuits “Gerblé” avec de la drogue ne sont pas commercialisés au Maroc

L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) affirme que les lots de biscuits de la marque française “Gerblé”, contaminés par la drogue “burundanga”, ne sont pas entrés ni vendus sur le marché marocain.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Maroc : pas d’augmentation des prix des consultations médicales

Les tarifs des consultations médicales au Maroc n’ont subi aucune augmentation. L’information a été démentie par un syndicat, assurant qu’aucun accord n’a été signé entre les médecins du secteur privé et le gouvernement sur ces prix.

Diabète : les précautions pour passer un mois de Ramadan en toute sérénité

Le mois de Ramadan est un mois sacré pour les musulmans. Néanmoins, quelques précautions sont à suivre scrupuleusement par certaines personnes à risque souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète.

"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé...

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Nouvelle découverte de fossiles de vers marins « géants » au Maroc

Des chercheurs de l’Université Complutense de Madrid (UCM) et de l’Institut des géosciences (IGEO) ont découvert deux vers marins de l’ère paléozoïque, il y a 455 millions d’années, sur le site marocain de Tafilalt Biota. Ils correspondent au nouveau...

Maroc : les taxes sur les cigarettes électroniques passent à 40%

Les droits d’importation des cigarettes électroniques devraient passer de 2,5 à 40 % dès l’année prochaine. La mesure est très mal accueillie par les commerçants.

Les Marocains du monde, des compétences « sous-exploitées » par le Maroc

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent faiblement au développement du Maroc. Pourtant, leurs compétences sont nécessaires pour relever les défis économiques et socioculturels du royaume.