L’arrivée du milieu de terrain Sofyan Amrabat au FC Barcelone semble prendre forme. Le prix du joueur, fixé par la Fiorentina, serait abordable cet été, ce qui pourrait permettre une transition plus fluide vers le club catalan.
« Le foot est l’opium des peuples ». Les Marocains n’ont pas eu droit à leur dose lors de cette 26e édition de la coupe d’Afrique. Comment analyser la portée de la déconvenue du Ghana ?
Au-delà des lamentations, cette disqualification cristallise, encore une fois, le débat sur la crise de la gouvernance du foot. Comme pour le reste, recrutement et limogeage se font dans un mépris total des règles élémentaires de bonne gestion, des impératifs de transparence. L’opinion publique se contente de maigres annonces. Pourtant, c’est le contribuable marocain qui paye.
Il y a d’abord la sempiternelle cooptation, et non pas le choix, des sélectionneurs nationaux. Elle condense, à elle seule, toute l’opacité managériale qui règne dans la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF).
En 2004, l’ex-sélectionneur national, Badou Zaki, est destitué pourtant après avoir mené ses « poulains » à la finale de la Coupe d’Afrique. Rien que cela. Depuis les performances de la dream-team de Faria, au milieu des années 80, il aura donc fallu attendre près de deux décennies pour que le foot marocain retrouve sa splendeur. Et tout cela sous la conduite d’un cadre marocain. Mais visiblement la success story allait faire des jaloux. Zaki se retrouve rapidement au milieu d’une bataille de clans, où des membres de la fédération commencent à multiplier les peaux de bananes. Aidés en cela par quelques plumes complaisantes de la presse sportive. La pression morale est telle que Zaki finit par rendre le tablier. Un prétexte idéal : il n’a pas qualifié les Lions de l’Atlas au Mondial 2006.
Un autre cadre marocain est appelé à la rescousse, Mohammed Fakhir. Ce dernier sauve la face, le temps qu’il faut (1 an), avant de réaliser qu’il a été piégé à son tour. Comble du cynisme, la presse était informée de son départ avant que lui-même ne le soit. Pourtant, tout comme Zaki, Fakhir n’aura pas démérité : il a fait ses preuves en qualifiant le Onze national à la CAN 2008.
Coup de théâtre, la Fédération, sans donner d’explication, fait appel à Henry Michel. Peu de détails filtrent sur le contenu du contrat, le déroulement des négociations, les critères qui ont motivé ce « choix ». Quant aux émoluments du manager français, là aussi c’est l’opacité totale. Son salaire supposé continuera néanmoins de défrayer la chronique : il dépasserait les 450.000 DH. Pour quels résultats ? Dans plusieurs entretiens, l’ancien sélectionneur des bleus a affirmé s’être surtout engagé pour les qualifications pour la coupe du monde.
Argument qui semble difficilement tenir la route vu l’importance des rendez-vous de la CAN. Mais sur les matchs qui se sont joués au Ghana, ce qui a ému l’opinion publique marocaine ce n’est pas tant le déficit technique, physique ou les choix tactiques mais surtout le manque de combativité des joueurs. Aucun esprit de groupe, ou d’envie de mouiller le maillot. On aurait dit des épaves sur le terrain !
Aujourd’hui la FRMF est au banc des accusés. Des moyens elle en dispose (Etat, sponsoring, billetterie, …), même si le montant exact de son budget reste un mystère. Rien que pour la mise à niveau des Club de foot, la FRFM a encaissé, durant le mandat de Jettou, un pactole de 1,7 milliard DH. Où passe tout cet argent ? Il est temps de rendre des comptes et peut-être de changer des têtes.
L’Economiste - F. F.
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