Maroc : quand amour et chocolat font vaciller le gouvernement
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Le remaniement ministériel prévu vendredi lors du conseil du gouvernement présidé par le roi Mohammed VI, n’a pas eu lieu. Les noms des successeurs des ministres Soumia Benkhaldoun, El Habib Choubani, Abdelâdim El Guerrouj et Mohamed Ouzzine n’ont pas été annoncés.
A l’origine de ce retard, les partis politiques de la majorité qui n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la prochaine équipe gouvernementale, rapportent certaines sources.
Une lutte acharnée opposerait les partis de la coalition gouvernementale quant au choix des départements que chacun veut diriger. Conciliateur comme à son accoutumée, le chef de l’exécutif Abdelilah Benkirane veut satisfaire tout le monde.
Ces partis veulent saisir cette occasion pour s’affirmer sur la scène politique du royaume, l’intérêt général du pays et des citoyens qu’ils sont censés représenter, étant leur dernier souci, souligne non sans amertume un député du Parti Justice et Développement (PJD).
Le roi Mohammed VI a chargé le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de proposer des remplaçants aux ministres déchargés de leurs fonctions, mais les négociations avec les partis de la majorité semblent encore être bloquées par les bas calculs politiciens.
Ce remaniement pourrait toucher même le ministère des Affaires étrangères dont le dirigeant actuel Salahdine Mezouar pourrait devenir ministre d’Etat sans portefeuille, pour qu’il puisse, dit-on, se consacrer davantage aux affaires de son parti le Rassemblement National des Indépendants (RNI), à l’approche des échéances électorales.
Parmi les noms fortement pressentis pour remplacer El Habib Choubani, ministre sortant chargé des relations avec le parlement et la société civile figure celui de Saâdeddine El Othmani.
Ce choix n’est pas fortuit, le parti islamiste veut ainsi profiter de l’expérience de l’homme sage du PJD et de ses excellentes relations avec les dirigeants de l’opposition, pour apaiser les tensions au sein du parlement.
Au parti islamiste, les noms qui reviennent sont ceux de Abdelali Hamidine, Abdellah Bouanou, Said Khairoune, Abdelaziz Ammari. Les ministres du Mouvement Populaire dominé par le trio Mohand Laenser, Mohamed Ouzzine et sa belle-mère Halima Assali, ne devraient pas changer au même titre que ceux du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).
Benkirane en perte de popularité espérait même réduire le nombre de ministères en fusionnant plusieurs départements pour faire passer le message d’austérité auprès de son électorat, mais cette option avait été catégoriquement refusée par certains partis de la majorité.
La version trois du gouvernement Benkirane devrait être dévoilée dans les prochains jours. Le dernier remaniement marqué par les conflits profonds opposant les partis politiques marocains avait duré plusieurs mois.
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