Au Maroc, des individus profitent de la pénurie des livrets de famille notée dans certaines communes du fait de la rupture de stocks restants, pour vendre ces documents à des prix élevés.
Les services de l’Etat civil se modernisent. Informatisation tous azimuts des bureaux, mais aussi décentralisation et harmonisation des prestations au niveau de l’ensemble du territoire. Sans distinction aucune entre la ville et la campagne.
Et pour cause ! L’objectif dépasse la mise à niveau d’un service à l’organisation et aux méthodes de travail on ne peut plus archaïques. Car, au-delà du simple acte de cerner l’état civil des citoyens, c’est de la mise en place d’une banque de données, aussi exhaustive que possible, qu’il s’agit. Dans le but évident « de mieux planifier les projets sociaux », soulignera le directeur général des Collectivités Nour Eddine Boutayeb, lors d’un point de presse tenu jeudi à Rabat. Pour lui, le nouveau système renseignerait mieux sur « les populations cibles pour être au fait de leurs besoins en matières de santé et d’éducation ». Traduire pour cibler les aides servies dans ces domaines. Et, pourquoi pas les subventions distribuées par la Caisse de compensation. Même si la question n’a pas été à proprement clarifiée lors de la rencontre avec la presse, Boutayeb en donne un avant-goût.
Tout porte à croire, en effet, que l’on s’achemine vers un système permettant une meilleure visibilité sur la condition sociale des citoyens. Le tout pour préparer le terrain à une réforme de la Compensation. En s’inspirant de quelques modèles réussis. En attendant, quels projets pour réformer ce service ? Au Maroc, l’état civil a connu une évolution notable au niveau de la réglementation avec la promulgation en 2003 de la loi 37-99. Mais, sur le plan de l’efficacité et de l’organisation, beaucoup de travail reste à faire.
En témoignent les chiffres : en 2007, le taux d’enregistrement des citoyens a été de 54% pour les naissances et de 30,7% pour les décès. D’où le projet visant la modernisation des services de l’Etat civil. Le coût de cette opération est estimé à 600 millions de DH. La période de mise en œuvre devrait s’étaler du mois de juin prochain à fin 2012.
« Il s’agit d’une approche globale qui s’inscrit dans le cadre de la décentralisation et de la politique de proximité », a précisé Boutayeb. L’objectif est d’améliorer la qualité des prestations pour l’ensemble des bureaux d’état civil du Royaume dont le nombre actuellement s’élève à 2.172. Pour ce faire, les services de Boutayeb ont préparé une offre sous forme de package comme stratégie d’intervention. Cette offre vise en particulier à améliorer les outils technologiques et l’organisation des bureaux d’état civil. Sur le premier point, les concepteurs du projet comptent beaucoup sur une informatisation massive des services avec, comme objectif, la mise en réseaux de l’ensemble des bureaux.
Au même chapitre, le ministère lancera un appel d’offres pour la conception d’un logiciel qui sera utilisé par toutes les communes du pays. Et toutes ces prestations d’équipement informatique ainsi que la formation du personnel communal, seront confiées au privé. Lequel personnel sera affecté définitivement aux bureaux d’état civil.
Le nœud
Le nœud du projet concerne la saisie des informations : près de 45 millions d’actes. « Avec tout ce travail, on pourra avoir d’ici 2012 un service performant et de qualité », anticipe Boutayeb. « Outre la qualité et l’efficacité, ce nouveau dispositif permettra de constituer une base de données, actualisée, concernant les différentes informations d’ordre personnel, démographique et économique », ajoute-t-il.
Source : L’Economiste - Nour Eddine El Aissi
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