Au deuxième jour de sa visite d’Etat au Maroc, le président français Jacques Chirac s’est rendu à Tanger pour se faire présenter le chantier géant du port de Tanger-Méditerranée. Il devait ensuite adresser dans un discours « une message de confiance » à la jeunesse marocaine dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen.
D’un coût global de 1,1 milliard d’euros, le projet Tanger-Méditerranée, dont la première tranche sera réalisée par le groupe français Bouygues, vise à relancer l’activité économique dans le Nord du royaume, une région enclavée géographiquement, gangrenée par la contrebande, par le trafic de cannabis et souffrant d’un très fort taux de chômage.
Concurrent direct du port espagnol d’Algésiras, séparé seulement par les 15km du détroit de Gibraltar, le nouveau port et ses zones franches industrielles devraient permettre de désengorger celui de Tanger et de créer 100.000 emplois à l’horizon 2010.
Jacques Chirac s’est fait expliquer les détails de ce projet -jugé « stratégique » par Rabat pour « ancrer le Maroc dans l’espace euro-méditerranéen » - par le prince Moulay Rachid, frère cadet du roi Mohammed VI, retenu à Rabat par l’inauguration de la session parlementaire.
« C’est le point de départ d’une grande ambition industrielle », a commenté Martin Bouygues, PDG du géant français du BTP, qui a remporté ce marché en juin dernier. Les ministres français des Transports et de l’Economie, Gilles de Robien et Francis Mer étaient également présents à cette cérémonie. Les 35km séparant le chantier du centre de Tanger avaient été parés de drapeaux tricolores.
Jacques Chirac devait ensuite prononcer un discours devant les étudiants marocains pour les assurer « de l’avenir commun du Maroc et de la France ».
De son côté, le roi Mohammed VI devait prononcer un important discours devant le Parlement à Rabat au cours duquel il devrait évoquer une réforme de la difficile condition féminine au Maroc.
AP