Faut-il jeûner pendant le Ramadan quand on est enceinte ? Cette question taraude l’esprit de nombreuses femmes enceintes à l’approche du mois sacré. Témoignages et éclairages pour mieux appréhender cette question à la fois religieuse et médicale.
Si un homme et son épouse font l’amour lors du "shour", dernier repas avant d’entamer le jeûne à l’aube, ils peuvent poursuivre leurs ébats sexuels, et quand ils auront terminé, ils n’auront qu’à faire leurs ablutions et faire leur prière, a affirmé le cheikh marocain Abdelbari Zamzami à l’hebdomadaire Al Michaal.
Nous avons effectué des recherches pour vérifier si les propos de Zamzami sont corrects. D’après les plus grands érudits du rite Malékite en vigueur au Maroc, si le Musulman est surpris par l’appel à la prière de l’aube, alors qu’il est encore en train de manger ou de boire, il lui est permis de terminer ce qu’il a dans la bouche.
Mais en cas d’un rapport sexuel, il faut arrêter l’action dès que l’on entend l’appel à la prière. Si l’on a bien entendu l’appel et que l’on poursuit les ébats sexuels, il faut expier son pêché (kafara en islam), en jeûnant 60 jours successifs, ou en donnant à manger à 60 mendiants.
Dans l’interview accordée à l"hebdomadaire Al Michaal, le controversé cheikh affirme également que l’homme peut embrasser son épouse pendant la période du jeûne, comme le faisait selon lui le prophète Mohammed, s’il est sûr qu’il n’ira pas plus loin.
Abdelbari Zamzami considère que la femme forcée par son mari à faire l’amour pendant la période de jeûne au cours du mois de Ramadan, n’a rien à se reprocher. Le cheikh a été jusqu’à proposer aux fumeurs d’essayer le "Maâjoune" (drogue marocaine), comme alternative pour essayer d’arrêter la cigarette.
Pour le prêcheur marocain Mohamed Rafiki alias Abou Hafs, les sujets intimes ne doivent pas être abordés en public, surtout quand il s’agit de rapports amoureux entre un homme et son épouse.
Ce genre d’affaires doivent faire l’objet de fatwas privées et directes, estime Rafiki, ancien détenu de la salafiya jihadia, apôtre aujourd’hui d’un Islam à visage humain. Sur sa page Facebook, le cheikh salafiste, actuellement secrétaire général adjoint du Parti de la Renaissance et de la Vertu, multiplie d’ailleurs les sorties depuis le début de Ramadan pour promulguer des avis sur tout ce peut invalider le "jeûne".
Branché réseaux sociaux et nouvelles technologies, Rafiki a publié plusieurs conseils jugés très modérés dans lesquels, il atteste par exemple que la dentifrice n’est pas "haram" en période de jeûne, au même titre que le maquillage, le parfum, le khol ou la ventoline (asthme).
La dernière trouvaille du cheikh, c’est qu’en période de menstruation, la femme peut lire le coran, puisqu’elle est croyante, avançant que si le toucher du livre sacré reste dans ce cas sujet à controverse, la femme peut recourir aux Smartphones ou à du matériel informatique pour télécharger et lire le Coran.
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