Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.
Les premières minutes sont de trop… et puis, le film démarre pour nous introduire dans une histoire à la fois drôle et comique. Le scénario du film repose, en grande partie, sur le caractère des personnages. Le premier rôle masculin est un homme timide, introverti, effacé. Il est studieux et respecté par ses supérieurs.
Il mène une vie sans cahots. Rien ne trouble le cours tranquille de sa vie conjugale, pas même les cris d’un enfant. Marié depuis 13 ans, il attend avec sa femme Anissa le bébé qui tarde à venir. Ils ne désespèrent pas de la miséricorde du ciel. La providence finira bien par s’en mêler, et elle s’en est mêlée d’une façon brutale. Un jour, Ahmed arrête sa Renault 12 pour prendre une autostoppeuse. Il a été attendri par une femme enceinte qui attendait, sous un soleil brûlant, un improbable taxi. Rahma demande à Ahmed de la déposer devant un commissariat. Là, elle ameute les policiers et accuse l’employé intègre de ne pas vouloir reconnaître son fils. Quelle histoire !
Ahmed rentre chez lui effondré. Il raconte sa mésaventure à sa femme. Celle-ci accueille la nouvelle comme un don de Dieu. L’enfant que le couple attendait depuis des années vient jusqu’à eux. Il ne faut à aucun prix se détourner des voies de la providence. Anissa engage son mari à proclamer la paternité de l’enfant. Commence alors une série de situations comiques entre Ahmed le timide et Rahma l’effrontée.
Celle à qui les hommes et la vie n’ont pas fait de cadeaux. La nouvelle atterrit à l’agence gouvernementale de la prévention routière où travaille Ahmed. Elle est vite nourrie par la présence de Rahma qui vient régulièrement tracasser le faux père de son enfant. Le rôle de Rahma est interprété par Houda Rihani. C’est la découverte du film ! Elle a tenu ce rôle d’une façon indépassable. Avec sa djellaba rouge, ses pantoufles et son foulard qui vole aux quatre vents, elle a imprimé du caractère à son personnage. Ceux qui verront le film n’oublieront pas sa démarche dodelinante et sa main qui bombe ostentatoirement son ventre déjà proéminent. Houda Rihani a montré dans le film qu’elle est une très grande actrice, sous-employée dans le pays.
Autre grand acteur, Hassan El Fad. Il a été magnifique dans le rôle du personnage du timide, effacé et maladroit. Le rapport étriqué d’Ahmed au monde qui l’entoure, Hassan El Fad l’a rendu par la force de son corps. Difficile d’oublier ses yeux rivés par terre, et sa tête qui cherche, à tout instant, à s’enfoncer entre ses épaules. Du point de vue de la direction des acteurs, le réalisateur Omar Chraïbi a effectué un travail fabuleux.
Malheureusement, il a fait le choix de rendre la réalité telle qu’elle existe. Le souci d’esthétisme qui a caractérisé son précédent long-métrage, “L’homme qui brodait des secrets“, est inexistant dans “Rahma“. Les plans sont sans recherche. Les images très peu esthétiques. L’histoire est tout dans ce film. Cette histoire est sous-tendue par une structure pyramidale : la relation entre un personnage masculin, sa femme et celle qui l’accuse d’avoir donné du relief à son ventre. Les autres personnages sont périphériques, et orbitent très accessoirement autour du triangle. Ces réserves n’enlèvent toutefois rien à la qualité de ce film qui se laisse regarder sans ennui, ni lourdeur. “Rahma“ est à cet égard très indiqué pour amener un large public vers les salles. Seule la fin du film est dérangeante. Elle est moralement inadmissible dans un film comique. Les spectateurs en jugeront.
Par : Aziz DAKI pour Aujourd’hui le Maroc
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