Je déclare haut et fort à ceux qui veulent et ceux qui ne veulent pas m’entendre que cette dame est fondamentalement marocaine parce que honnête et fidele, et plus je lis son histoire de battante, plus je me résous à soutenir ma compatriote et là, je me retrouve tout d’un coup tel l’intrus, à la fois étrange et étranger dans la cour des français bien nés, ceux là même qui foulent nombreux de leurs sabots destructeurs les ruelles de la Medina. Le poète marocain dit : « ils sang suent mon pays… »
J’aime Dati (littéralement « mon corps » en arabe), je la sens très proche de moi, j’aime son sourire narquois, sa droiture, son opiniâtreté, son humour, sa force de caractère : résultat d’une longue série d’épreuves de la vie, vécues tout au long de son parcours universitaire ou de sa courte carrière politique. J’ai lu une phrase qui m’a rapproché de la précieuse dame : « Elle a du faire de l’ombre à certaines ambitions » !! En vérité il y a eu un tel acharnement de la part de certains medias-marionnettes qu’on s’est tous demandé si la France avait réellement changé de l’époque coloniale ou c’est une simple illusion d’optique !!??
On dit de Rachida Dati qu’elle est la première femme d’origine maghrébine qui occupe un ministère de premier plan, accession qui a joué en sa défaveur face aux mentors du nationalisme souterrain d’une certaine classe politique française qu’ils soient de droite ou de gauche. Aux yeux de ses détracteurs, Rachida a pêché le jour ou elle a pris les commandes du ministère d’abord en tant que femme au sein d’un ministère gouverné par les hommes, ensuite en tant que femme d’origine immigrée, supposée inapte à un tel grade. Tout ça constitue en soi une insulte, un affront à l’histoire et au prestige d’une ancienne puissance coloniale.
Pour contrer la nouvelle garde des sceaux française, ses détracteurs ont usé de tous les moyens à leur disposition, en fouillant dans les menus détails de sa vie privée, de son cursus universitaire et de son itinéraire professionnel et politique.
La caravane passe…et notre femme Ministre qui s’en va sillonner la France pour expliquer ses reformes visant à décongestionner l’espace judiciaire. Et dans ce climat de contestation généralisée, fomentée par ces mêmes grosses têtes, habituées aux calomnies dans les coulisses du pouvoir, certains vocifèrent ouvertement sa démission.
Nous autres marocains nous sommes tous Rachida Dati. Notre solidarité n’a guère de limites. Nous levons notre verre de thé à la menthe et saluons avec fierté la réussite de notre femme ministre qui a illuminée la classe dirigeante française par sa fulgurante ascension dans un pays qui lutte encore et toujours contre l’influence néfaste d’un certain héritage, d’une vieille mentalité colonialiste, passéiste, sexiste et rétrograde.
Tarik Boubiya
Cadre bancaire à El Jadida