Le chef du Polisario, Brahim Ghali, vient de décréter trois jours de deuil, après le décès vendredi d’un haut responsable militaire et trois miliciens dans une attaque marocaine.
Le Maroc a dénoncé la tenue vendredi prochain du 12ème congrès du front Polisario à Tifariti qualifiée par Rabat de zone tampon du Sahara. Dans une lettre adressée mercredi au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, Rabat estime que ce congrès soutenu par l’Algérie constitue une violation des accords de cessez-le-feu conclus avec le Polisario en 1991 et un défi au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le Maroc demande, en conséquence, au responsable onusien d’entreprendre les démarches nécessaires pour faire face à ces agissements dangereux et provocateurs qui menacent la paix et la stabilité dans la région et qui sont contraires au climat de confiance et de sérénité devant prévaloir à ce moment crucial du processus de recherche d’une solution politique négociée à ce différend régional.
Le Royaume chérifien réitère dans cette lettre adressée par son représentant permanent à l’ONU, Mustapha Sahel, sa détermination à préserver ses droits sur l’ensemble du territoire et son rejet de toute tentative visant à introduire une modification de fait dans le statut de cette zone.
La Minurso (contingent de l’ONU au Sahara) est censée, selon le Maroc, veiller à ce que la partie du territoire située à l’est du dispositif de défense -de laquelle les forces armées royales se sont volontairement retirées pour consolider le cessez-le-feu et prévenir tout nouvel accrochage, y compris avec l’armée algérienne- soit exempte de toute présence militaire ou installations civiles.
Rabat estime, de surcroît, que les parties qui organisent ou appuient ce simulacre de congrès dans une zone dangereuse, mettent en péril la vie des réfugiés se trouvant dans la ville de Tindouf, sur le territoire algérien, et dont la situation est déjà singulière, puisqu’ils n’ont jamais été identifiés ou recensés et qu’ils sont privés de leurs droits élémentaires à la circulation et à l’expression.
Ces parties assument, également, selon le Maroc une responsabilité directe dans le détournement de l’aide humanitaire fournie par la communauté internationale, pour les besoins de cette opération de pure propagande.
Dans sa dernière résolution concernant l’affaire du Sahara, en octobre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU avait appelé les parties concernées à créer une atmosphère propice au dialogue et au succès des négociations.
Le Maroc et le Polisario ont tenu en 2007 deux rounds de négociations directes à Manhasset, aux Etats-Unis, sous l’égide des Nations Unies, pour trouver une issue au conflit du Sahara. Rabat a proposé un statut d’autonomie au territoire du Sahara se trouvant sous la souveraineté marocaine depuis 1975. Un troisième round de négociations est prévu pour janvier prochain, toujours sur le sol américain.
En novembre dernier, le Roi Mohammed VI avait fait savoir que le Maroc n’acceptera rien d’autre que l’autonomie pour le règlement de la question du Sahara dans le cadre d’un Etat uni et unifié, soulignant que son pays tient pour irrecevable toute thèse visant à entamer la souveraineté du Maroc.
Le Maroc, a précisé Mohammed VI, est disposé à poursuivre les négociations approfondies sur la question du Sahara en restant ouvert sur toutes propositions constructives et en s’attachant à favoriser les conditions de confiance nécessaires pour que ces négociations, engagées avec toutes les parties concernées, puissent aboutir à une résolution définitive.
Ces articles devraient vous intéresser :