Parmi les textes actuellement en discussion au parlement, un projet de loi organique relative à la chambre des Conseillers. Lors de son passage en commission, des voies se sont élevées pour demander aux résidents marocain à l’étranger (RME) le droit de voter pour leur représentants à la Chambre des conseillers. Un vœu qu’il faut avoir le courage de sortir d’un sentimentalisme démagogique. Pour s’interroger, sans passion et en toute objectivité, sur l’opportunité ou l’inutilité d’une telle proposition.
Certes, le premier réflexe est de demander que les RME puissent avoir leur mot à dire dans la gestion économique et sociale du pays puisque leur épargne en devises contribue grandement aux recettes budgétaires du Maroc.
Il faut pourtant reconnaître que le Maroc avait déjà tenté l’expérience. Mais la formule, n’étant pas jugée concluante, fut abandonnée lors des élections législatives du 25 juin I993. Parce que ce système de représentation n’était pas efficace. Les listes électorales étaient difficiles à établir. Le député qui représente les Marocains dans plusieurs pays d’accueil n’est connu que dans un seul d’entre eux.
En fait, dans aucun pays au monde, les résidents à l’étranger ne sont représentés directement au Parlement.
Ne convient-il pas de demander leur plus grande intégration dans les société d’accueil. Notamment pour les enfants de la deuxième et troisième génération.
Contrairement à la Hollande et à la Belgique, la France en est encore aux discussions sur le droit à la candidature et au vote aux élections municipales à accorder aux résidents étrangers exerçant une activité et payant les impôts. Ce n’est donc pas un hasard si la génération dite « beur » n’arrive pas à faire passer ses droits élémentaires comme le logement qui doit cesser de ressembler à la "guetoïsation" dans certaines cités.
Si l’on tient absolument à leur représentation nationale, des Marocains des résidents à l’étranger on peut toujours en tenir compte lors de la composition du futur Conseil Economique et social.
Désertions
Des sources émanant de la Fédération royale marocaine de foot ball font part de la désertion de trois jeunes joueurs de l’équipe junior de rugby.
Il faisaient partie de l’équipe sélectionnée pour la participation en Italie au championnat mondial.
Cette équipe a terminé dixième du classement général. Une performance médiocre qui ne peut faire oublier d’autres performances beaucoup plus efficaces dans le domaine d’un « hrigue » qui a touché toutes les disciplines. Puisque le Maroc compte désormais une longue liste de partants sans retour parmi des joueurs de foot ball, de hand ball, de lutte, d’athlétisme…
Sans oublier cette errance politicienne si profonde qu’elle a fini par affecter le devenir économique et social du pays, poussant la jeunesse supposée militante à rechercher d’autres horizons. Tels ces représentants des jeunesses « progressistes » qui ont profité de leur participation à la rencontre euro-méditerranéenne de Lisbonne en 1999 pour troquer leur engagement militant contre une situation de sans-papiers. Sur 400 jeunes, seuls 39 personnes sont retournées au pays.
Gauche-droite : la leçon française
En France, la campagne électorale pour les présidentielles est en train de donner la preuve qu’entre les programmes du socialiste Jospin et le gaulliste Chirac, il n’y a plus aucune différence. Des sondages montrent que, pour de plus en plus d’électeurs, le deuxième tour départagera difficilement les deux favoris : « Lionel » Chirac et « Jacques » Jospin.
La preuve que, pour l’Europe économique et sociale, la politique a plus besoin de compétences pragmatiques que de suffisances charismatiques et d’errances démagogiques.
D’où l’apparition d’un phénomène de différentiation entre les gouvernants supposés de droite ou déclassés de gauche. Une leçon à méditer chez nous par tous ceux qui croient s’attaquer aux mécanismes producteurs de dysfonctionnements en s’en tenant au discours moralisateur. Le citoyen veut du concrèt.
En effet, Lionel Jospin se montre aussi docile devant les intérêts des milieux d’affaires que les gouvernements de droite qui l’ont précédé. Comme pour mieux faire passer « une politique de modernisation néo-libérale », son gouvernement a multiplié les reniements par rapport à des engagements électoraux pourtant modestes : Le plan Juppé de réforme de la Sécurité sociale continue de s’appliquer. Les privatisations et le démantèlement des services publics s’accélèrent. Les lois Pasqua-Debré sur l’immigration n’ont été que toilettées…
Résultat : Dans la France de la deuxième cohabitation, la « troisième voie » est si bien tracée qu’on n’arrête pas d’y voir Chirac rouler à gauche et de voir Lionel Jospin le doubler à sa droite !
Le reporter