
À 39 ans, le chanteur marocain Abdelhafid Douzi pourrait rapidement tirer un trait sur sa carrière musicale. Il a par ailleurs annoncé qu’il se retirait du jury de l’émission « Star Light », dédiée à la découverte de talents musicaux.
Ils ont entre 16 et 30 ans et partagent, tous, la même passion pour le rock et le hard rock
Ils ont appris à manier la guitare et ont constitué des groupes de musique qui se sont produits, à plusieurs reprises, dans les complexes culturels de Casablanca, notamment dans le cadre de campagnes de bienfaisance. Ces jeunes Casablancais ne se doutaient pas qu’un jour, ils seraient accusés d’appartenir à une secte « Les adorateurs de Satan » pour avoir aimé et joué du hard rock. Pourtant, c’est bien ce qui s’est passé cette semaine, si l’on en croit les dires des concernés et de leurs familles.
14 de ces jeunes amateurs de la musique branchée pratiquant leur passion dans les groupes de black métal : « Nekros », « Reborn », « Killer zone » et « Infected Brain » ont été interpellés par la police, dimanche dernier vers 17 heures. Les agents de la sécurité ont saisi leurs instruments de musique, leurs CD et leurs vêtements sans oublier les posters de hard rock qu’ils collaient sur les murs de leur chambre à domicile. Au moment de leur arrestation, certains n’avaient même pas pu aviser leurs parents absents. Ces derniers n’apprendront ce qui venait de se passer que par le biais d’autres parents ayant été présents et, plus tard, par la police qui les a contactés pour les aviser que leurs enfants sont au commissariat central de Casablanca. Leur entourage n’en revient pas. Est-ce possible d’interpeller des individus pour la simple raison que leur look vestimentaire, tee-shirt noir avec des têtes de morts, leur coupe de cheveux et le port de boucles d’oreille sont inhabituels ?
Est-ce là, en effet, un motif de les accuser carrément d’être des adeptes d’un groupe obscurantiste qui se désignerait sous le nom d’« adorateurs de Satan ». Les rumeurs et une presse malfaisante ont prétendu que ces jeunes s’adonneraient à des rituels de sacrifice répugnants tel : égorger les chats et boire leur sang, ou d’autres pratiques aussi abominables. C’est une question pertinente que se posent les parents qui n’ont pas été autorisés à voir leurs enfants, depuis trois jours.
Hier après-midi, ils étaient, tous, devant le tribunal de première instance de Aïn Sbaâ Hay Mohammadi où devait s’ouvrir le procès, après son report de 24 heures. Des mères, des pères, des soeurs et des frères, préoccupés et dans la confusion la plus totale. L’arrestation de leurs enfants est un fait inattendu et surtout inexpliqué. « Nos enfants sont studieux, ils ont toujours pratiquéde la musique, sans que cela altère leur manière de vivre. Ils ne portent ni tatouage ni autres signes qui les associeraient d’une façon ou d’une autre, à une secte satanique. Tous ces rituels dont on nous a parlé et qui relèveraient de la sorcellerie ou autres nous sont totalement étrangers. Nos enfants sont disciplinés et respectent les principes de la religion, la musique n’a été pour eux qu’un hobby sans plus », affirment les familles. Pour celles-ci, ce sont les tapages créés par certains médias (cités par nos interlocuteurs) qui sont à l’origine du déclenchement de cette affaire absurde.
Pour le moment, les parents, téléphones portables à la main, attendent que leurs enfants les tranquillisent. Jusqu’à l’écriture de ces lignes, les délibérations en justice étaient en cours, en présence des avocats.
Source : www.allafrica.com
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