Publicité sur internet : un chiffre d’affaires de 35 MDH en 2008

7 avril 2009 - 18h47 - Economie - Ecrit par : L.A

Internet attire de plus en plus d’annonceurs. Pour 2008, le chiffre d’affaires publicitaire qui a transité par les sites internet au Maroc est estimé à 35 MDH. Et le marché progresse à un rythme fulgurant. De quelques milliers de dirhams en 2005, les recettes ont atteint 5 MDH en 2006 et 15 millions une année plus tard.

On est encore loin d’atteindre le pic. Fayçal Babioui, directeur marketing de la régie publicitaire one-line Touch Media, table sur 70 MDH en 2009. Quant à Soufian Aboulfaouz, DG de Ad Web, une autre régie, il annonce 100 MDH d’ici à 5 ans. De quoi aiguiser les appétits !

Le marché est jusqu’à présent monopolisé par trois régies, en l’occurrence les deux premières citées et Casanet qui, selon son directeur commercial Yassir El Amrani, avait été la première, avec Ad Web, à se lancer dans ce créneau. Elles devront se montrer plus agressives parce que les nouveaux opérateurs se font de plus en plus nombreux.

La lutte sera encore plus acharnée du fait que ce sont seulement quatre clients, en l’occurrence Wana, le groupe BMCE Bank, Nokia et Méditel, qui fournissent aujourd’hui l’essentiel des contrats. L’autre gros annonceur, Maroc Telecom, communique quasi exclusivement à travers Menara, propriété de sa filiale Casanet.

Malgré tout, l’activité reste encore timide. « Le volume global de la communication via internet reste marginal par rapport aux canaux classiques. Il y a encore beaucoup de résistances dans l’esprit des annonceurs », commente Nouredine Ayouch, DG de l’agence de communication Shem’s. « Il faut un certain temps pour que tous les mécanismes soient mis en place et que l’intégration d’internet dans les media-planning devienne systématique », renchérit Soufian Aboulfaouz. Et d’ajouter que « compte tenu du degré de maturité du marché sur internet au Maroc, les annonceurs n’ont pas cherché à approfondir la portée de ce nouveau média. Ils hésitent à y investir davantage, contrairement à d’autres pays ».

La donne pourrait changer, et peut-être même très rapidement. De nouveaux annonceurs comme les entreprises de fabrication et de distribution de produits de grande consommation commencent à s’intéresser à la communication sur internet, en s’appuyant sur les sites de ventes en ligne. « Il s’agit d’une démarche logique parce que c’est sur ce genre de sites que l’on peut toucher l’internaute déjà psychologiquement prêt à passer à l’acte d’achat », explique Siham Kamel, DG de Oneline commerce. Propos confirmés par Mohammed Mezian, DG du site Maroczic.

La concurrence entre régies permet de dynamiser le marché

Il reste que, eu égard à la morosité qui s’installe, certains professionnels, comme le DG d’Ad Web, craignent des coupes dans les budgets publicitaires, ce qui ne manquerait pas de se répercuter sur la communication sur les sites internet. Fayçal Babioui espère, en revanche, que la concurrence entre les régies permettra de dynamiser le marché et de promouvoir les actions de pédagogie. Même s’il y a un effet de crise, il estime que la communication sur le web continuera de se développer. « Les impacts sont mesurables, les profils des clients connus. On peut donc procéder à une étude du comportement d’internaute. C’est un retour d’expérience on ne peut plus instructif et unique », souligne le directeur marketing de Touch Media.

Affirmations que confirme Denis Germain, directeur conseil associé de l’agence Mosaïk, pour qui « l’outil s’est banalisé grâce à l’exemple des grands annonceurs internationaux et le souci d’optimisation des plans médias ». Il précise que ce média permettrait de toucher une population jeune âgée de 15 à 30 ans, moins accessible sur d’autres supports.

Source : La vie éco - Noredine El Abbassi

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