
Le dernier rapport de la Banque mondiale sur les migrations et le développement indique que 20 % des transferts d’argent de la région MENA proviennent des Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Croissance économique et sociale. Les institutions de Bretton Woods affirment de plus en plus nettement leurs intentions de collaborer étroitement avec le gouvernement du Royaume. La banque Mondiale entend peaufiner les ressorts de son partenariat avec le Maroc, en renforçant la stratégie de coopération décidée en 2005.
Souvent, les notes de politique générale sont préparées en étroite concertation avec les pouvoirs publics marocains, avant que la banque Mondiale n’officialise ses rapports tenus confidentiels à l’usage, pendant toute la phase de finalisation des données. C’est ainsi que le prochain rapport de l’institution bancaire est en cours de consultations avec les divers rouages de la décision publique dans le Royaume, avant d’être achevé et publié. Non seulement la BM entend peaufiner les ressorts de son partenariat avec le gouvernement marocain, en renforçant la stratégie de coopération évoquée dans le cas 2005-2009, mais elle est décidée à en étendre l’éventail des secteurs ciblés, en introduisant de nouveaux thèmes ayant trait à l’Agriculture, la réforme de la Santé, la protection Sociale et la Formation professionnelle et technique. En tout état de cause, le document final plaidant à la mise en place de conditions propices pour une croissance plus rapide et plus équitable, ne sera achevé et diffusé qu’après avoir pris en ligne de compte les suggestions de l’équipe actuelle d’Abbas El Fassi.
Alternance et mauvaise gouvernance
Les stratèges banquiers font preuve d’optimisme dans leurs constats généraux, en n’hésitant pas à reconnaître qu’au « cours de la dernière décennie, le Maroc a lancé les bases d’une remarquable transformation politique, économique et sociale avec une accélération marquée de réformes structurelles pendant ces dernières années ». Cette appréciation globale est confortée à la lecture des indicateurs économiques qui sont jugés « bons », mais atténués par la persistance des inégalités et de la pauvreté en raison de taux de croissance confinés dans une moyenne annuelle de 5% depuis 2001. « Il est possible de faire mieux sur les fronts économiques et sociaux », assurent-ils à la condition que l’équipe actuelle aux commandes du Royaume s’efforce d’accélérer la croissance pour maintenir le taux de chômage à un chiffre au plus bas niveau possible. « La tâche la plus difficile de la nouvelle équipe en matière de développement, est de maintenir des taux de croissance élevés, tout en comblant le fossé qui sépare les classes les plus prospères des classes pauvres et défavorisées ». Ce qui est possible à réaliser à travers les 3 messages stratégiques fondamentaux recommandés par la BM au Maroc : un taux de croissance supérieur à 6% sur les 10 prochaines années, privilégier une politique de développement « de meilleure qualité » pour atténuer les injustices de la coexistence persistante des « deux Maroc », et en dernier lieu, améliorer la gouvernance dont les indicateurs « se sont dégradés » entre 1998 et 2005. Ce qui, paradoxalement, coïncide avec l’avènement de l’alternance politique et de la transition démocratique dont il était, au contraire, attendu de bien meilleures performances.
Source : Gazette du Maroc - Benhamed Mohammadi
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