Au Maroc, des individus profitent de la pénurie des livrets de famille notée dans certaines communes du fait de la rupture de stocks restants, pour vendre ces documents à des prix élevés.
C’est aujourd’hui, alors que les marieuses professionnelles ont quasiment disparu, que beaucoup les regrettent et que certains les réhabilitent, tentant de relancer le métier.
La marieuse n’exerçait pas véritablement une profession. La plupart du temps, elle devenait marieuse par la force des choses. En effet, à l’époque, les femmes ne sortaient pas. Une femme ne sortait du domicile de son père que pour aller à celui de son mari et ne quittait le domicile conjugal que pour sa tombe.
Les femmes qui échappaient à cette règle étaient généralement des veuves, âgées, sans rang social qui, pour subvenir à leurs besoins, allaient de maison en maison, chez les grandes familles, où elles rendaient quelques services. Elles apportaient des tissus, aidaient à la couture, à la cuisine et transmettaient les informations qu’elles recueillaient ici et là.
C’est ainsi qu’elles savaient combien de jeunes filles il y avait dans un foyer, leur âge, la situation de la famille, etc. Elles étaient donc les mieux placées pour procéder aux rapprochements... Sachant que les époux n’avaient pas le droit de se voir avant le jour de leur mariage, on imagine l’importance du rôle de la marieuse, de ses conseils, de ses choix... La marieuse « arrangeait » donc les mariages. Elle n’avait pas son pareil pour dénicher la jeune fille qu’il fallait ou le mari espéré, ni pour chanter les louanges d’une future épouse, ou convaincre de l’intérêt commun des familles à s’allier.
Son âge et son expérience lui donnaient suffisamment de recul pour faire ses choix, lesquels étaient rarement contestés. Au contraire, on l’attendait comme on attend aujourd’hui le père Noël. Compte tenu de l’importance du service qu’elle rendait, elle était choyée, gâtée, couverte de cadeaux. De plus, elle devenait la marraine des jeunes mariés, de leurs enfants...
Et, comme on se mariait très tôt, à l’époque, elle pouvait marier ainsi deux ou trois générations successives.
Demandez aux jeunes filles d’aujourd’hui, beaucoup aimeraient avoir l’aide d’une marieuse qui puisse attester du sérieux de leur futur mari. Mais si les marieuses existent encore, elles sont rares et ne sont plus aussi infaillibles qu’avant !
Le Reporter
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