Profession marieuse

26 décembre 2006 - 00h30 - Maroc - Ecrit par : L.A

C’est aujourd’hui, alors que les marieuses professionnelles ont quasiment disparu, que beaucoup les regrettent et que certains les réhabilitent, tentant de relancer le métier.

La marieuse n’exerçait pas véritablement une profession. La plupart du temps, elle devenait marieuse par la force des choses. En effet, à l’époque, les femmes ne sortaient pas. Une femme ne sortait du domicile de son père que pour aller à celui de son mari et ne quittait le domicile conjugal que pour sa tombe.

Les femmes qui échappaient à cette règle étaient généralement des veuves, âgées, sans rang social qui, pour subvenir à leurs besoins, allaient de maison en maison, chez les grandes familles, où elles rendaient quelques services. Elles apportaient des tissus, aidaient à la couture, à la cuisine et transmettaient les informations qu’elles recueillaient ici et là.

C’est ainsi qu’elles savaient combien de jeunes filles il y avait dans un foyer, leur âge, la situation de la famille, etc. Elles étaient donc les mieux placées pour procéder aux rapprochements... Sachant que les époux n’avaient pas le droit de se voir avant le jour de leur mariage, on imagine l’importance du rôle de la marieuse, de ses conseils, de ses choix... La marieuse « arrangeait » donc les mariages. Elle n’avait pas son pareil pour dénicher la jeune fille qu’il fallait ou le mari espéré, ni pour chanter les louanges d’une future épouse, ou convaincre de l’intérêt commun des familles à s’allier.

Son âge et son expérience lui donnaient suffisamment de recul pour faire ses choix, lesquels étaient rarement contestés. Au contraire, on l’attendait comme on attend aujourd’hui le père Noël. Compte tenu de l’importance du service qu’elle rendait, elle était choyée, gâtée, couverte de cadeaux. De plus, elle devenait la marraine des jeunes mariés, de leurs enfants...

Et, comme on se mariait très tôt, à l’époque, elle pouvait marier ainsi deux ou trois générations successives.
Demandez aux jeunes filles d’aujourd’hui, beaucoup aimeraient avoir l’aide d’une marieuse qui puisse attester du sérieux de leur futur mari. Mais si les marieuses existent encore, elles sont rares et ne sont plus aussi infaillibles qu’avant !

Le Reporter

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Histoire - Famille - Mariage

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les livrets de famille vendus à prix d’or

Au Maroc, des individus profitent de la pénurie des livrets de famille notée dans certaines communes du fait de la rupture de stocks restants, pour vendre ces documents à des prix élevés.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Le Maroc adopte les livrets de famille électroniques

Face à la pénurie des livrets de famille dans certains services d’état civil, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a annoncé l’adoption progressive des livrets de famille électroniques.

Une bague et un « oui » : Sammy Mahdi et Nawal Farih se fiancent

Le président du CD&V, Sammy Mahdi, a annoncé ce 1ᵉʳ janvier ses fiançailles avec Nawal Farih, députée fédérale d’origine marocaine.

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Manal Benchlikha est enceinte

La chanteuse marocaine, Manal Benchlikha, a enfin confirmé les rumeurs qui circulait depuis plusieurs semaines : elle est enceinte !

Maroc : des changements majeurs pour les MRE en matière de droit de la famille

Le Maroc a décidé d’alléger considérablement les procédures administratives en matière du Droit de la famille, notamment le mariage, le divorce et l’état civil en faveur des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Une mariée marocaine refuse la tenue amazighe, le mariage se termine en divorce

Un mariage célébré au Maroc a connu un dénouement inattendu et triste. Le marié a prononcé le divorce le soir même des noces, suite au refus de sa jeune épouse de revêtir la traditionnelle tenue amazighe.

Près de 20 000 hommes battus au Maroc

La députée Aziza Boujrida, membre du groupe Haraki, interpelle la ministre de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, sur la question de la violence à l’encontre des hommes marocains.

Divorces au Maroc : Une tendance inquiétante à la hausse

Au Maroc, le nombre de mariages a considérablement baissé, tandis que les cas de divorce ont enregistré une forte hausse au cours des quinze dernières années. C’est ce qu’indique le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport.