Le Maroc poursuit sa stratégie portuaire à l’horizon 2030 avec Tanger Med comme référence. Le royaume a engagé une politique de développement de ports modernes et compétitifs.
Le port de Tanger, après des années de règne absolu sur le détroit, commence à perdre du terrain face à Sebta. En 2006, le port marocain a accueilli plus de 3 millions de passagers, alors que celui de Sebta a atteint les deux millions et demi de passagers. Depuis 2005, le port espagnol est en effet dans une phase de croissance continue. Si, du côté marocain, les meilleures performances ont été réalisées à partir de la fin des années 1990, l’an dernier on a pu constater un léger recul de l’activité.
En effet, depuis 1999, Tanger s’est positionnée comme le premier port du détroit en matière de trafic de passagers. La mise en place du processus « Marhaba » pour l’accueil des Marocains résidents à l’étranger (MRE) a porté ses fruits. Allègement des procédures de contrôle, formalités policières effectuées durant la traversée, mise en service de navettes rapides et fréquentes... autant d’atouts qui ont séduit les concitoyens vivant de l’autre côté de la Méditerranée. Pourtant, le coût du passage est plus élevé sur Tanger que Sebta. Mais, selon certains analystes, les usagers sont demandeurs de prestations de qualité et n’hésitent plus à y mettre le prix.
Une nouvelle tendance que les autorités portuaires du port espagnol commencent à exploiter. De plus, la dernière campagne « Marhaba 2007 » a enregistré quelques couacs. En effet, victime de son succès, le port de Tanger a été quelque peu débordé par les importants flux de passagers. Les files d’attente étaient longues et relativement éprouvantes. Malgré tous les efforts d’organisation, le port de Tanger n’a pas pu supporter le flux important des voyageurs, surtout en période de pics.
Et il n’est pas sûr que les choses s’arrangent en 2008. Aussi, beaucoup de véhicules ont préféré passer par Sebta. Seule alternative pour le port marocain, la mise en service du port passagers du complexe Tanger Med. Celle-ci est prévue pour 2009. Aussi, les responsables portuaires estiment peu nécessaire le fait d’engager des frais pour permettre à l’actuel port d’accueillir plus de véhicules. A noter que ce dernier sera, après 2009, destiné au trafic de plaisance et de croisière. En 2006, la ville a déjà reçu près de 40.000 plaisanciers. Les performances devraient s’améliorer après la mise à niveau des infrastructures d’accueil. Mais il est utile de souligner que les Espagnols misent aussi beaucoup sur ce créneau. Ainsi, la ville de Sebta, qui a reçu en 2006 quelque 6.000 bateaux de plaisance, a récemment entrepris des actions pour augmenter ce chiffre. La bataille pour gagner des parts dans ce secteur s’annonce ainsi difficile.
L’Economiste - Ali Abjiou
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