Des études menées conjointement par la Société Nationale d’Etudes du Détroit de Gibraltar (SNED) (Maroc) et la S.E.C.E.G. (Espagne), estiment à plus de 5 milliards d’euros, le coût de réalisation de ce projet, initié il y a 34 ans par le défunt Hassan II et le Roi Juan Carlos d’Espagne.
"Ce méga-projet n’a pas été abandonné, sa faisabilité n’a pas été remise en question. L’Europe en récession y tient même encore plus que jamais, mais c’est la nature des relations complexes entre le Maroc et l’Espagne, qui serait en partie à l’origine de ce retard", explique une source diplomatique marocaine à Bladi.net.
Au niveau de la SNED, l’unique réponse que nous avons réussi à obtenir : "nous nous pouvons pas donner suite à votre demande d’information par rapport au projet de liaison fixe Maroc-Espagne". Réponse tout à fait naturelle, estime notre source, selon laquelle il s’agit là d’"une affaire d’Etat aux dimensions internationales".
La solution de construction d’un pont entre le Maroc et l’Espagne adoptée au départ, avait été écartée en 1996 pour des raisons de sécurité. Depuis, plusieurs campagnes océanographiques et des études géologiques et techniques réalisées, ont permis de définir la spécificité géologique du projet de liaison fixe Maroc-Europe.
Le Conseil Economique des Nations Unies (ECOSOC) s’est saisi de ce projet en juillet dernier. La liaison fixe Maroc-Espagne est d’ailleurs l’unique projet à dimension international, faisant l’objet d’un suivi régulier des Nations Unies.
Pour l’instance onusienne, cette plateforme logistique répond parfaitement aux objectifs de la politique des transports euro-méditerranéenne. Le projet de liaison fixe est "l’opportunité de faire émerger un hub intercontinental par excellence, grâce à sa position de porte d’entrée de la Méditerranée", explique l’ECOSOC.
La liaison Maroc-Espagne qui servira à fluidifier le déplacement des biens et des personnes à travers le détroit de Gibraltar, profitera plus économiquement aux pays de l’Union Européenne (UE), qu’au Maroc et l’Espagne, d’après plusieurs observateurs.
Le tunnel ferroviaire d’une profondeur de 300 mètres, relierait Tanger (Cap Malabata) à Tarifa en Espagne. L’ouvrage long de près de 40 kilomètres, permettra le déplacement de plus de 11 millions de personnes par an. La traversée se fera en 20 minutes. Le tunnel serait opérationnel en 2025.