Un policier espagnol en prison pour avoir frappé à l’œil un homme d’affaires marocain

14 juin 2014 - 16h04 - Espagne - Ecrit par : Bladi.net

Un policier espagnol vient d’être condamné à 1 an et demi de prison pour avoir frappé un Marocain à l’œil pendant son arrestation. L’altercation a eu lieu en 2010 dans le cadre d’une opération à l’intérieur d’un magasin, qui a mené l’arrestation du propriétaire. Trois autres policiers ont été condamnés à verser des amendes dans la même affaire.

Les quatre policiers ont été condamnés ce jeudi par la cour suprême, selon Publico.es. L’agent, qui a frappé à l’œil le Marocain, a été condamné à un an et six mois de prison ainsi qu’à trois ans et quatre mois de suspension de ses fonctions pour « crime contre la personne ».

Les trois autres policiers impliqués dans cette affaire devront payer des amendes pour délit manqué de lésions corporelles graves. Une manière comme une autre de dire qu’ils auraient pu faire pareil.

Les faits !

Un piège avait été tendu pour arrêter Mohamed Embarek, l’homme d’affaires marocain, ainsi que son fils, Achraf Embarek, dans le magasin "Almacenes Susi". Les agents étaient agressifs à leur encontre, mais le fait qu’un seul d’entre eux soit passé à l’acte, en délivrant à Mohamed un coup de poing dans l’œil, a fait que l’emprisonnement le concerne seul.

La police locale de Sebta a même lancé une pétition pour obtenir la clémence du tribunal, mais cela n’a pas fonctionné. Un recours en grâce, diffusé sur les réseaux sociaux, indique qu’il faut voir les actions de l’agent d’une autre manière : « Il a essayé d’agir de bonne foi pendant tout le temps de l’arrestation, il veillait à la défense de la loi et de la sécurité publique, ce qui démontre un haut degré de professionnalisme à la fois dans cette action mais aussi tout au long de sa carrière. En outre, c’est la première fois que cet officier a été condamné dans une procédure judiciaire ».

Donc, à l’en croire la police de Sebta, le coup de poing dans l’œil n’est contesté par aucune des parties, son inutilité également. Mais les états de service de l’agent en question devraient plaider en sa faveur.

Une première ?

Malheureusement non. Les violences policières en Espagne sont assez fréquentes, surtout à l’encontre des subsharariens et des étrangers. Mais pas seulement. En février dernier, par exemple, selon Lepartidegauche.fr : « samedi 15 février, la police a fait irruption sans mandat de perquisition dans un centre socio-culturel du Parti Communiste Espagnol à Alcalá de Henares où se déroulait une fête de la jeunesse communiste. Plusieurs personnes ont été frappées, deux autres arrêtées, le local et l’ordinateur fouillés sans autorisation judiciaire ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Ceuta (Sebta)

Aller plus loin

Quand un contrôleur frappe un voyageur qui n’a pas de ticket de bus (vidéo)

La vidéo a de quoi choquer et surtout faire réagir. Alors qu’un voyageur est contrôlé dans le bus sans titre de transport à Benslimane, le contrôleur ne trouve rien de mieux que...

Ces articles devraient vous intéresser :

Plaintes de MRE : 96 % de satisfaction selon le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire

En 2022, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a traité près de 96 % des doléances présentées par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon un rapport de l’institution. Sur un total de 527 plaintes déposées, 505 ont été traitées par...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

La justice confirme l’amende de 2,5 milliards de dirhams contre Maroc Telecom

Le recours de Maroc Telecomcontre la liquidation de l’astreinte imposée par l’agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT), a été rejeté par la cour d’appel de Rabat.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...

Un ancien ministre interdit de quitter le Maroc après ses propos sur le roi Mohammed VI

Les autorités marocaines ont interdit à l’ancien ministre Mohamed Ziane de quitter le royaume, après ses déclarations contre le roi Mohammed VI dont il dénonçait l’absence prolongée.

Maroc : un ancien diplomate accusé de prostitution de mineures risque gros

L’association Matkich Waldi (Touche pas à mon enfant) demande à la justice de condamner à des « peines maximales » un ancien ambassadeur marocain, poursuivi pour prostitution de mineures.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...