« Vous savez ce qu’on ressent quand votre fille de 5 ans vous demande tous les jours en rentrant en classe et en voyant la photo, ‘Maman, pourquoi je ne suis pas dessus ?’ On ne peut pas expliquer cela à un enfant. », a déclaré la mère au juge cette semaine.
Son avocate estime que l’incident est un exemple flagrant de discrimination à l’école. « En planifiant la photo de classe un jour de fête musulmane, tous les musulmans ont été touchés. L’école a, à ce moment là, l’obligation de faire tout son possible pour faire venir le photographe un autre jour. L’école avait deux semaines pour cela mais ne l’a pas fait. ».
La direction de l’école a avoué que le moment avait été mal choisi mais affirme que le photographe avait un agenda chargé et ne pouvait se déplacer que ce jour-là. La photo a tout de même été prise très tôt le matin afin de donner la possibilité aux enfants musulmans de rentrer à la maison immédiatement après et de passer le jour de l’Aïd avec leurs familles. Pour les enfants qui étaient malgré tout absents, le directeur adjoint a lui même pris des photos de classe quelques semaines plus tard. Celles-ci ont été offertes gratuitement aux parents.
La plaignante affirme ne pas avoir été informée de cela et estime que les solutions proposées par l’école étaient insuffisantes. La juge lui a donné raison en déclarant qu’elle ne pensait pas « que la direction de l’école avait fait suffisamment d’efforts pour éviter la distinction faite en planifiant la photo de classe le jour de la fête musulmane. ».
La juge a décidé de donner une semaine aux deux parties pour trouver une solution à l’amiable. Les chances que cela arrive sont minimes. L’histoire a pris une telle ampleur que la mère a changé ses filles d’école en les scolarisant dans une école musulmane. Si aucune solution n’est trouvée, la justice se prononcera le 12 juin prochain. La juge a d’ores et déjà fait comprendre que la réparation qui pourrait être accordée sera bien en dessous de celle demandée par la plaignante.