Ils seraient environ 300 migrants soudanais errant dans la ville « étape » d’Oujda, où se concentrent les refoulés de Melilla et de Ceuta, et les survivants de « l’enfer libyen » fait savoir Infomigrant.
Pour faire face à l’afflux inédit de cet été, les autorités marocaines utilisent la force dans le but de les chasser de la ville si l’on en croit les témoignages accablants postés sur les réseaux sociaux.
« La situation est si difficile, nous sommes battus, suivis et emprisonnés par la police. On ne se sent pas en sécurité ici », a déclaré un migrant soudanais dans une vidéo publiée par l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
D’après Omar Naji, membre de l’AMDH qui a recueilli plusieurs témoignages, ces exilés soudanais sont « traqués par la police » dans les rues d’Oujda. « Ils subissent des arrestations arbitraires quotidiennes sans aucune justification et la violation de leurs droits », signale le militant.
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La nuit, les forces de l’ordre les expulsent de leur lieu de vie, des bouts de cartons installés à la hâte en début de soirée dans les jardins ou les parkings. « Ils n’ont nulle part où aller, mais les policiers ne veulent pas qu’ils s’installent à Oujda », précise Largou Boubker, président de l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH).
Reste que les organisations internationales et locales se disent démunies et débordées par la situation. Prendre en charge ces nouveaux arrivants est une gageure. Le HCR n’offre aucune assistance humanitaire aux demandeurs d’asile sauf pour les personnes dites vulnérables (femmes, enfants, personnes handicapées).